02 janvier 2014
Les britanniques sont des spécialistes de la laine et du tricot, c’est bien connu. J'en veux pour première preuve le nom du point le plus répandu : le jersey ...
Leurs fils à tricoter sont d’une qualité supérieure et si je parlais mieux l'anglais, j'aurais à ma disposition plus de modèles que je ne pourrai jamais en tricoter. Ce qui est moins connu chez nous, c’est l’apport essentiel à la technique de la maille de certains de leurs grands soldats.
Je prends pour exemple le maréchal Horatio Herbert Kitchener (1850 - 1916) - en haut - héros de la guerre des Boers et commandant en chef des troupes britanniques pendant la Grande Guerre. Nous lui devons un point d’assemblage de tricot que j’utilise pour ma part systématiquement pour réaliser des coutures plates quasiment invisibles en faufilant une aiguille entre les mailles, sur l’endroit. Ce que j’appelais jusqu’ici la technique du « grafting » est dénommé, dans le monde anglo-saxon, le point Kitchener… (merci pour l'info, Marica !)
En ce qui concerne plus particulièrement la forme de certaines pièces de tricot ou de vêtement, je relève une extraordinaire coïncidence : la présence simultanée au cours d'une même bataille de deux grands noms connus de toutes les tricoteuses et couseuses : Raglan et Cardigan.
Lord FitzRoy Somerset, 1er Baron de Raglan (1788 – 1855) avait, comme on peut le voir sur la photo de gauche, perdu un bras lors de la bataille de Waterloo.
Il trouvait que la coupe des vêtements selon la technique de couture des manches à laquelle il attacha son nom était bien plus pratique. Il commandait en chef en 1854 l’armée britannique en Crimée lors de la fameuse et meurtrière bataille de Balaklava qui fut « illustrée » par la charge de la Brigade légère.
Lors de cette même bataille, c’est James Thomas Brudenell, 7ème Comte de Cardigan - à droite - qui s’élança à la tête de 673 cavaliers contre l’armée russe. Vingt minutes plus tard, il laissait sur le carreau 113 morts et 247 blessés …
Il est surtout célèbre pour avoir, un jour, donné un coup de sabre pour fendre en deux son pull-over réglementaire, pour gagner en liberté de mouvement. Il avait ainsi inventé le cardigan … plus tard fermé à l'aide de boutons et toujours sans col.
Ils sont ingénieux, ces Anglais !