Nous connaissions déjà la passion de Jean-Christophe Rufin pour l'histoire : nous nous étions passionnés pour Rouge Brésil, qui revisitait le récit de Jean de Léry et la fondation de Rio de Janeiro au XVIème siècle....
C'est avec le même plaisir que nous suivons le récit à la première personne de Jacques Cœur, fils d'un fourreur devenu grand Argentier de Charles VII, avant de connaître la disgrâce, puis de mourir pourchassé par ses ennemis, mais libre, à Chio, en Grèce...
Entre temps, cet homme visionnaire a assisté à la fin d'un monde, celui du Moyen-Âge, de la Chevalerie, définitivement mise à mort à la bataille d'Azincourt, qui vit triompher l'armée moderne d'Henry V d'Angleterre, et à la naissance d'un nouveau, fondé lui sur l'échange des hommes, des marchandises et de l'argent...
Le palais qu'il fit construire à Bourges, bi-face, symbolise à merveille son histoire : d'un côté, une forteresse médiévale, choisie par sa femme Macé ; de l'autre, un palais à l'Italienne, souvenir de voyages à Florence ou à Rome...
Mais l'autre symbole de ce caractère double de cet étrange XVème siècle finissant, c'est le Roi Charles VII lui-même, héritier de la Chevalerie et prisonnier des Princes durant ses premières années, mais qui sut à la fois se construire une armée moderne, et favoriser les entreprises de Jacques Cœur et les échanges... Même après son procès, il continua à négocier en sous-main avec les associés de son ancien argentier !
Jean-Christophe Rufin est un grand raconteur d'histoire ; ses livres, à chaque fois, me séduisent et m'enrichissent : c'est de l'érudition infiniment VIVANTE !
La façade Renaissance