Ça y est, nous y sommes : 2013 est remballée, 2014 vient de sortir, toute neuve ! Normalement, ici, le rédacteur moyen insère une petite phrase bateau du style « je vous la souhaite bonne avec santé et amour » ou une autre puissante pensée issue en droite ligne d’un de ces petits biscuits chinois qui achèvent un repas, généralement plantureux en cette période.
Ensuite, le rédacteur, qui est autant moyen qu’imbibé (il faut bien ça de nos jours) en rajoutera une couche pour se lamenter sur les terribles vexations (fiscales, politiques, économiques) qui nous attendent, puis tentera de faire rire en ajoutant une petite pensée confucianiste ou simplement confuse pour conclure sous les applaudissement polis d’un lectorat lui même très émoussé.
Et le rédacteur moyen aurait bien tort de se priver : ce ne sont pas les sujets d’atermoiements qui manquent. La France inquiète, son président consterne et son gouvernement effare.
Mais pas cette fois. Enfin, je veux dire que même si j’entends bien vous souhaiter une excellente année 2014, disons que je n’ai pas envie de m’attarder sur les prochaines prouesses électorales que le pays va connaître et encore moins sur les troubles économiques certains qu’il va traverser. Non, cette fois, je veux parler d’un avenir qui se jouera peut-être sans la France, mais qui offre néanmoins des perspectives plus que réjouissantes.
Ici, je pourrais, à l’instar de Guillaume Nicoulaud dans son excellent article paru récemment sur Contrepoints, revenir sur les trente dernières années et constater à quel point elles furent décisives pour faire sortir un nombre toujours croissant de personnes de la pauvreté.
Je préfère cependant regarder le futur, qui continue de se remplir de promesses alléchantes. En effet, pour qui s’informe du monde par-delà les frontières de la Hollandie Démocratique Socialiste, si tout n’est certes pas rose, il y a quelques solides raisons de penser que la situation s’améliore pour l’Humanité.
Ainsi voit-on se multiplier les solutions concrètes à deux défis majeurs : l’accès à l’eau potable d’une part et à l’énergie d’autre part.
Quant à l’énergie, j’ai bien sûr déjà évoqué les développements actuels dans la filière du Thorium (en Chine, au Canada, en Allemagne, en Inde, en Israël, au Japon, en Norvège, aux États-Unis ou en Grande-Bretagne), ce qui permet de continuer à rester extrêmement confiant devant les alarmistes du peak oil qui n’en finit pas de ne pas arriver. Mais de façon générale, la recherche d’autres méthodes efficaces de stockage d’énergie continue de plus belle.
Et puisqu’on parle d’impression 3D, notons l’usage de plus en plus poussé de cette technique. Très clairement, là où l’impression 2D a connu son heure de gloire lorsque la couleur est devenue abordable pour le plus grand nombre, et que, de nos jours, n’importe qui peut disposer d’une imprimante pour moins de 100€, l’impression 3D est encore loin d’arriver au même résultat. Et si l’on peut trouver pratique d’imprimer chez soi son billet de train ou ses photos de vacances, le besoin courant d’impression d’objets reste anecdotique.
Si ces derniers sont évidemment porteurs de menaces très nettes en matière de libertés civiles, d’atteinte à la vie privée, en ce qu’ils permettent (par exemple) un flicage précis et omniprésent, ou représentent un bond en avant inquiétant en terme d’armes volantes, il ne faudrait cependant pas voir exclusivement le verre à moitié vide. Les drones sont aussi les vecteurs potentiels de changements majeurs de paradigmes.
Récemment, ils ont été évoqués comme moyen de distribution pour Amazon ; deux minutes d’analyse permettent bien sûr de refroidir tout enthousiasme à ce sujet. Cependant, derrière les annonces médiatiques d’un Jeff Bezos malin, on peut aussi trouver des projets bien plus sérieux. Celui d’Andreas Raptopoulos est, par exemple, porteur d’immenses promesses d’ores et déjà réalisables avec les techniques modernes. Si l’idée de distribution d’Amazon souffre de problèmes légaux (le survol de zone densément peuplées par des engins trimballant des kilos de charge pose de gros problèmes de sécurité) et économiques (la rentabilité face à un coursier en scooter est catastrophique), celui de Raptopoulos s’en affranchit fort bien.
La vidéo suivante, que je vous encourage à regarder (vous avez le temps, on est le premier janvier, hein), explique fort bien ce qu’il compte mettre en place. Le plus intéressant n’est pas que l’idée est, dans ses conséquences d’organisation, révolutionnaires, mais dans le fait qu’actuellement, elle est réalisable techniquement :
J’ai choisi les quelques éléments de ce billet parce qu’ils ont chacun le pouvoir de changer profondément les vies de millions d’individus sur la planète et montrent de façon éclatante que si l’avenir est rempli d’incertitudes, si l’on peut certainement y voir les germes de désordres ou de problèmes, on peut aussi y découvrir d’immenses espoirs de révolutions douces, de bénéfices partagés et de progrès concrets. Le tropisme naturel des médias les force à s’attarder sur les trains en retard ; ceux qui arrivent à l’heure n’ont que rarement droit de cité. Et ceux qui arrivent en avance et amènent avec eux ce qu’on attendait le plus sont oubliés au milieu du flot banal des turpitudes humaines.
L’Humanité s’est engagé dans un combat plusieurs fois millénaire pour l’amélioration de ses conditions d’existence. Et depuis peu, elle est en train de le gagner. Je vous souhaite une bonne année 2014.
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