On pense souvent que prédire a comme objectif d’anticiper des évènements du domaine du probable. Mais une autre vue trouve sa raison dans la formalisation d’idées capables d’influencer un destin possible. Un peu une théorie de l’évolution. Ensuite l’exercice reste toujours sympathique pour réorganiser des tendances autour d’un domaine d’expertise qui pour ma part sera toujours le flux Information sa gouvernance, et son évolution vers l’IAI.
Toujours la révolution informationnelle,
IAI Information Autonome Intelligente
En 2000, nous finissons d’y entrer, et aujourd’hui nous commençons à en sortir. Sur ce sujet du flux Information, certains barbotes, d’autres coulent quand d’autres encore naviguent avec aisance. Une chose est certaine, il y a quelques millions d’années, notre forme primitive sortait de l’eau, aujourd’hui nous replongeons dans un océan sauvage et archaïque mais avec un potentiel d’évolution inouï : celui de l’information. Une sorte de retour aux sources.
Cet océan est devenu aussi vital (Voir le livre de GouvInfo Océan Bleu) pour nos organisations que l’eau peut l’être pour nous. On parle alors du flux Information de nos entreprises, de sa gestion, son pilotage, et surtout de gouvernance de l’information. Et oui il est possible de gouverner l’information, à la seule condition d’entendre derrière « gouvernance » une nouvelle approche pour faire d’une démarche ce qu’un bon manager ferait d’une équipe : la valoriser, la développer, la structurer, la pousser pour la rendre plus grande, plus forte, plus productive, … au service de l’entreprise.
Et non gouvernance n’est pas signe de psycho rigidité. C’est même plutôt une image de maturité. Quoiqu’il en soit, nous français, même si notre langue est une des plus précises, nous avons un sacré problème avec notre perception de certains mots. Peu importe les termes, il y a un sacré enjeu et besoin d’avoir un flux Information mieux maitrisée.
De la gouvernance de l’information à l’IAI
Et aujourd’hui nous apprenons encore à « gouverner » cette information, en fait nous apprenons surtout à gouverner les quelques % d’informations qui sont importants pour nous, ceci à un instant T. Complexe, cela fait appel à un savoir-faire adaptatif et très transverse que nous avons encore du mal à appréhender. Pour le faire nous devons nous appuyer sur de polytechniciens de l’information.
Maintenant, en mode prospectif, gérer (donc avec une vue opérationnelle) cette information deviendra demain, tout simplement humainement impossible.
Inéluctablement, nous sommes en train de permettre à cet océan d’information de suivre la même voie que nous, celle de l’évolution. Bien sûr sous une autre forme que nos charmantes bactéries, mais avec le même principe : de l’autonomie et une forme d’intelligence qui lui permet des interconnections pour créer des systèmes utiles pour l’humain. Une Information Autonome et Intelligente (IAI) qui se représentera sous la forme de paquets indépendants incluant l’information utile, ses éléments de gouvernance et ses interfaces d’échanges. Capable de s’acheminer vers un destinataire particulier, illisible pour d’autres, de s’auto détruire, … . Elle naviguera d’un réseau à un autre, ou restera simplement à disposition dans des espaces d’open data. Demain, l’IAI pourra être une forme évoluée de l’email, autant qu’un système d’échange d’informations hautement sécurisé.
Société de l’Homme connecté alimenté par des flux d’IAI
Idéalement, après demain, nous saurons gouverner l’information qu’il nous faut gouverner, et exploiter le reste « Big White and Dark Data ! » de façon opportuniste. Cette capacité nous aura permis d’encapsuler cette gouvernance dans des paquets d’information IAI et ainsi nous décharger de tâches complexe, qui face au volume d’information à traiter serait juste impossible. Ceci ne pourra se faire que grâce à des évolutions technologiques d’automatisation et d’interprétation. Merci à notre internet, opérationnellement sémantique après-demain, qui possèdera une autonomie propre et une capacité de connexion illimitée. D’ailleurs parlerons-nous d’Internet, ou plutôt d’InterObjects …
Connexion, connexion, connexions, tout sera connecté, serveurs, pc, téléphone, montres, lunettes, bijoux, voiture, frigo, maison, vêtements, routes, aliments, … Et notre corps aussi : les prothèses et implants vitaux tout comme des implants de conforts le seront. Ils communiqueront entre eux. Tout communiquera entre tout. Perdrons-nous pour autant notre Ghost ?
Avec des enjeux de taille derrières ces multiples flux : garder des systèmes sécurisés et s’appuyant sur de l’information fiables et authentique. Tout comme aujourd’hui la sécurisation totale d’un système (une entreprise par exemple) a montré ses limites, il convient d’adopter de nouvelles façons de protéger l’information. La chaîne de confiance ne peut plus s’appuyer sur des objets partiellement qualifiés.
Ce qui ne pose pas trop de soucis lors d’un renvoi de liens après une recherche sur Google, devient juste critique lorsqu’il s’agit de reprogrammer une pompe à insuline implantée. Et là nous rejoindrons un cycle de nouvelles cultures et de nouveaux usages de l’information.