Magazine Cinéma
J'ai réalisé en août dernier un doux rêve que je caressais depuis des mois...attention, n'y voyez rien de sexuel la dedans mais simplement l'aboutissement d'un cinéphile cantonné à ses dvd et son ordinateur jusqu'à ce que sa vie prenne un tout autre tournant. Le lieu, l'UGC ciné cité de Bordeaux, l'un des rares à disposer d'une carte riche et sous titrée. Le moment, le premier jour de mon emménagement à quelques minutes du dit cinéma, avant même d'avoir activé l'eau et l'électricité de mon nouveau chez moi. L'objet, une carte à bande magnétique, un précieux qui moyennant quelques euros par mois vous donnent l'accès illimité à un lieu de détente ou chasser ses idées noires et vivre ses rêves par procuration.
Les premiers jours sont carrément excitants. On se sent tout puissant, prêt à tout voir et se faire une place dans la grande famille du cinéma. Mon objectif était pourtant clair! Je ne cesserai d'enchaîner les séances tant que le personnel tout de bleu vêtu ne checkera pas avec moi à chacune de mes arrivées dans ce temple du cinéma. Après quelques mois, le constat est pourtant accablant: pas de tapis rouge, pas de check, pas même mon portrait en 4 par 3 d'affiché entre Adrian Brody et Monica Bellucci. Il y a pourtant de la place je vous jure!
Et puis viennent les premières déceptions, les pages de pub que je pourrai vous réciter par cœur (spéciale dédicace à mon opérateur téléphonique préféré) qui plus est dans leur ordre de passage. Les spectateurs bruyants, ceux qui puent, qui grattent leur pot de popcorn de 20 kg ou qui traduisent simultanément le film à leur compagnon étranger...si si je vous promets! Alors oui vous me direz que c'est le principe même du cinéma et qu'il me suffit de rester chez moi au lieu de me présenter à travers ce billet comme le plus associable des cinéphiles. Vous n'auriez pas tort mais je crois que j'aime trop cette ambiance pour m'en détacher à l'heure actuelle. Ce précieux sésame m'a permis de voir que le cinéma n'était pas encore stérile et qu'il pouvait me brasser du fin fond de mon strapontin inconfortable. Alabama Monroe m'a littéralement bouleversé, Capitaine Philipps m'a tenu en éveil, agrippé à mon fauteuil, tout comme le judicieux Prisonners. J'ai aussi pu revoir des classiques sur grand écran comme le Parrain, Certains l'aiment chaud, ou drôle de frimousse et communier avec un public de connaisseurs pendant la projection de Sept ans de réflexion où l'ambiance dans la salle était juste incroyable!
Ces quelques instants de grâce me feront vite oublier tout le reste et les quelques nanards que j'ai pu voir malgré les critiques élogieuses du magazine édité par le cinéma en question. Je suis devenu moins assidu ou moins barge selon du point de vue d'où l'on se positionne. Mes excursions varient au gré de la programmation et je pense que l'année 2014 me réservera de belles surprises à commencer par la vie rêvée de Walter Mitty sur lequel que je fonde pas mal d'espoirs. Les paris sont ouverts!
Au final qu'il soit au cinéma, sur dvd ou à la télé, je pense que le film n'est pas prêt de sortir de ma vie. Il occupe une véritable place qui a pu me bouffer pas mal de temps à travers ce blog ou les heures cumulées à me taper des pubs sur le Noulargue café du Cap Ferret ou le sourire des 150 employés d'Auchan Meriadeck, toujours prêts à vous rendre service...mouais...Quoiqu'il en soit, il reste un véritable exutoire, une passion dévorante qui me pousse même par moments à reprendre du service pour l'accro aux dvd, une bouée de sauvetage quoi!