Quand j’ai décidé de me lancer dans l’entreprise de ce petit article, je me suis demandé par où commencer. En effet, Sherlock Holmes est un personnage qui a influencé énormément
de programmes et qui a notamment changé quelque chose dans la manière de faire des séries policières. Si les anglais se sont longtemps appuyés sur ce personnage emblématique, le fait est qu’ils
ont une littérature policière suffisamment riche pour avoir développé tout un tas de héros différents dont certaines séries aujourd’hui s’inspirent encore.
Depuis des années, les histoires de Sherlock Holmes écrites par Sir Arthur Conan Doyle sont devenues de vrais classiques. Qui ne connait pas Le Chien des
Baskerville ou encore Une étude en Rouge pour ne citer qu’eux. Ce personnage me fascine depuis mon adolescence. Je ne suis pas beaucoup plus vieux aujourd’hui mais il continue de me
fasciner. Pas seulement pour sa complexité, son humour décapant et son efficacité mais aussi car il a réussi à modifier le paysage des séries que je regarde et que j’admire. En 2010,
Steven Moffat et Mark Gatiss faisaient revivre le mythique personnage au travers de Sherlock, une adaptation contemporaine des aventures du
personnage. Steven Moffat et ses équipes développent des intrigues adaptées des grandes aventures du héros et le tout fonctionne à la perfection. La saison 3 débarque d’ailleurs
le 1er janvier 2014, c’est pourquoi j’ai eu envie de revenir sur ce personnage avant son grand retour à la télévision anglaise.
Pourtant, Sherlock ne quitte pas mon poste de télévision. L’an dernier CBS dévoilait les premières images de Elementary, une adaptation contemporaine des aventures de
Sherlock Holmes mais cette fois-ci à New York. Pour tout vous dire, je n’aurais jamais cru que la sauce allait prendre. Le premier épisode était assez médiocre dans son ensemble
et le tout ne paraissait pas forcément cohérent. Mais CBS voulait une part de cette nouvelle fièvre Holmesque qui avait gagné l’Europe grâce à la série de Steven
Moffat. Plus les épisodes passent et plus l’on apprend à connaître Sherlock et Joan (puisque dans Elementary, Watson est une femme) et puis tout d’un coup, je ne sais
pas trop comment, je suis en admiration. Il y a eu des épisodes dans la saison 2 qui cherchaient à s’éloigner de la dynamique policière pour se concentrer sur les personnages ou alors qui
cherchaient à chambouler la vie du héros. « Tremors » (2.10) est d’ailleurs l’un des meilleurs exemples.
Sherlock Holmes
est un personnage complexe. Dans cet épisode il nous permet de voir à la fois le récit de la manière dont le héros veut bien le raconter et ce qu’il s’est réellement passé. J’aime bien quand
Sherlock tente de donner un nouveau sens à ce qui s’est passé dans la manière dont il raconte les choses. Et c’est ce que fait à merveille cet épisode. Mais je ne peux pas vous parler de
Sherlock Holmes simplement en vous parlant des adaptations du personnage dans le sens où ce n’est pas ce qui a changé le monde des séries. Pour cela, il faut revenir au rôle du
personnage dans les histoires policières. En effet, d’une manière générale, les histoires de Sherlock Holmes ont complètement modifié la manière de penser les fictions de
détective. Mais même Sherlock Holmes a ses propres références, comme Auguste Dupin (créé par Edgar Allan Poe) ou encore Monsieur
Lecoq (créé par Emile Gaboriau). Et puis par la suite plusieurs personnages de fictions ont suivi les méthodes de déduction logique du héros, dans divers univers.
L’une des meilleures séries mettant en scène un personnage inspiré de Sherlock Holmes n’est autre que Dr House. Le fait que David Shore ait
intégralement basé son héros sur le personnage de Conan Doyle est quelque chose de connu de beaucoup de gens mais j’aime bien le rappeler. Si Sherlock Holmes a
influencé notre bon vieux Docteur House, ce n’est pas pour rien. Le personnage, accro à la drogue (comme Sherlock) a aussi un compagnon. Il s’agit ici du Dr
James Wilson, référence au Dr. John Watson bien évidemment. Ce dernier est toujours là pour tenter de remettre son héros sur le droit chemin, même quand leur relation est brouillée et qu’ils ne
peuvent plus s’entendre. Comme entre Sherlock et Watson, les deux se chamaillent, s’aiment et se désaiment. Vous allez me dire que c’est le principe de la vie et que Conan Doyle n’a rien inventé
mais c’est la manière dont tout cela a été écrit qui rend le truc encore plus intéressant.
Forcément, House est aussi un héros qui va faire toutes sortes de déductions qui vont mener petit à petit à la révélation finale. Car dans Dr
House, même s’il ne parvient pas à résoudre tous les cas médicaux qu’on lui donne, le tout est tissé de façon à ce que la résolution soit faite de façon méticuleuse. Un autre héros de
ces dernières années est à mon sens très influencé par la littérature anglaise et notamment Sherlock Holmes : Patrick Jane. Le héros de The Mentalist fonctionne
comme Sherlock Holmes sauf qu’ici c’est la perte de sa fille qui va animer son malheur. Oui, certes Patrick Jane reste quelqu’un qui aurait très bien pu être influencé par la
littérature d’Agatha Christie mais le héros en lui-même s’inspire beaucoup plus de Sherlock Holmes à mon goût. Disons que le monde des consultants pour la police
est quelque chose qui a été plus ou moins héros de Sherlock Holmes et qui fonctionne encore aujourd’hui dans énormément de séries policières.
Une plus petite série du câble américaine, dénommée Psych est également très influencée par le héros de Conan Doyle. Le héros est un consultant, jusque là tout
est assez classique. Il déduit des choses par rapport à ce qu’il peut voir et observer. Au fond, Sherlock Holmes est une sorte d’avance sur le mentalisme aujourd’hui. Tout
simplement. Et puis dans Psych, Sherlock a également un meilleur ami qui travaille en tant que commercial dans une société pharmaceutique et qui vient avec lui
sur les affaires qu’il peut traiter. Il y a également Perception dans les séries récentes qui peut faire office de référence à Sherlock Holmes. Le héros, un peu psychologiquement
dérangé est doué de capacités qui vont permettre à la police de résoudre des enquêtes. Il est aidé dans ses aventures par plusieurs personnages certes mais a surtout un ami qui pourrait être son
Watson. Si Perception reste une sorte de Mentalist modifié pour les beaux yeux du téléspectateur, je trouve qu’il y a malgré tout derrière tout ça une certaine
similitude. Un peu comme avec le personnage de Monk.
En
parlant de Monk, je crois que c’est la seule série proche de Sherlock Holmes que je n’ai jamais réussi à apprécier. J’ai tenté et pourtant je n’ai jamais réussi.
Je ne nie pas le fait que Tony Shalhoub soit excellent pour autant. Pourquoi Monk ressemble à Sherlock ? Tout simplement car dans sa manière de vivre et de
résoudre des enquêtes il y a des liens. Notamment du point de vue des phobies de Monk qui pourraient être associés aux problèmes de Sherlock pour contrôler ses
émotions. Sans parler de ses TOCs qui pourraient être l’égal des addictions du héros de Conan Doyle. Je n’oublie pas non plus le fait qu’il a une infirmière à ses côtés pour
l’aider à aller mieux (Sharona Fleming pour les connaisseurs de la série) et qu’il est consultant. Monk a des facultés Holmesque, notamment quand il s’agit de
dire, au travers d’une petite tâche de sang ici et là qui est le tueur ou simplement innocent. Certains disent également que Bones seraient une cousine éloignée de
Sherlock. Je trouve que cette référence est assez tirée par les cheveux mais bon…
Mais Sherlock Holmes est également devenu un personnage que l’on aime bien citer en guise de références. Il y a des séries qui se servent de Sherlock Holmes
comme d’une mécanique pour développer leur propre petite intrigue de la semaine. Ce sont des références amusantes et plutôt efficaces en leur genre (notamment celle que Les Enquêtes de
Murdoch avait pu faire au travers de l’épisode 6.04 de la série « A Study in Sherlock ». Dans cet épisode, un homme se prend tout simplement pour
Sherlock Holmes. Sans apporter une quelconque science du personnage ici, je voulais vous parler de ce personnage emblématique dont je suis un très grand fan et qui anime encore
aujourd’hui le monde des séries comme jamais. Que des gens sont consultants ou que votre médecin que la joue solo et aigri, c’est presque la même chose finalement, ils sont tous inspirés de
Sherlock Holmes. De toutes les inspirations prises à Holmes, je pense que l’on peut aisément dire que House est la plus réussie de toutes.
Par ailleurs, pour la petite
anecdote, « Elementary, my dear Watson », une citation très connue que l’on entend ici et là n’est jamais apparu dans les livres écrits par Arthur
Conan Doyle. Cette citation apparait beaucoup plus tard dans plusieurs films de Sherlock Holmes. Malgré tout, Holmes dit « Elementary, said
he » dans Le Tordu.