Magazine Beaux Arts
Ma robe n'en finissait pas de s'allonger. Tes mains la brodaient en moi comme une éternelle rémission. Tes aiguilles me pénétraient amoureusement comme celles des feuillages résineux qui persistent malgré le froid. Alors que tes mains m'habillaient, les miennes, mises à nu, imploraient près du lit les roseaux guérisseurs.
Une femme avance vers la déchirure. Son corps comme une écorce d'arbre accepte la nudité de la douleur , la traverse et la transcende. Tel est le recueil de Sylvie Gendron. Une traversée du miroir qui demande le courage d'affronter l'innommable par le biais des métaphores. La chair rejoint la terre. Et la terre reprend vie. À l'écoute de la création. Une femme assiste à sa propre renaissance.
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Sylvie Gendron, Robe et abrupt rocheuxClaude Drouin Éditeur , 2013