Ce que peut encore nous apprendre l’histoire des croisades

Publié le 31 décembre 2013 par Triton95

C’est au détour d’une phrase d’un livre de Jacques Heers, médiéviste, que j’ai été frappé par l’une de ses réflexions. Selon lui, les arabes ne se sont jamais opposés aux pèlerinages à Jérusalem, car pour les arabes de l’époque, Jésus était un saint, et il leur aurait paru inconcevable de porter atteinte à ce droit de passage. Il explique que c’est la conquête turque qui a abouti à cette situation. On a du mal à comprendre le contexte des croisades, et ce choc de cette interdiction pour la chrétienté. Une religion qui pronait la non-violence, est entrée dans une guerre sainte, un concept non évident dont un historien, Jean Flori, a retracé la genèse dans croisades et Jihad. J’utilise souvent une métaphore actuelle, imaginons que les néo-conservateurs américains aient voulu mettre la main sur l’Arabie saoudite, et aient interdit l’accès à la Mecque. 1 milliard de musulmans seraient entrés en bouillonnement, et cela nous donne une idée du contexte de l’époque avec des arguments modernes.

Cette histoire nous apporte d’autres comparaisons, on a oublié aussi la création, bien longtemps avant la fondation d’Israel, les états latins d’orient, qui durèrent près de deux siècles, soit une durée historique qui fut 4 fois celle de cet état moderne. On peut noter des parallèles, les francs nés en orient étaient appelés des poulains, on parle de sabras en Israel. il est très rare que l’actualité fasse référence à ces états latins, qui semblent être tombés dans les oubliettes de l’histoire pour beaucoup de français. Mais après tout, comparaison n’est pas raison.