Keï Kurono et Masaru Kato, deux lycéens comme les autres, se font écraser par une rame de métro alors qu’ils aidaient un sans-abri. Pourtant, à l’instant même où la vie les quitte, ils se retrouvent dans un étrange appartement en compagnie d’autres personnes venant également de “mourir”. Tandis que tous tentent de comprendre comment ils sont arrivés là et comment en partir, une mystérieuse sphère noire apparaît et les somme d’éliminer “l’homme poireau”…
Gantz, Gantz, Gantz. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur ce titre. Je ne me souviens même plus quand je l’ai commencé. Tout ce que je sais, c’est qu’il fait partie des premiers titres de ma collection. 13 ans pour en venir à bout, c’est une tranche de vie. Comment finir l’année en beauté
L’histoire commence bien. Des morts qui reviennent à la vie grâce à une sphère noire et qui doivent buter des extraterrestres. L’idée m’avait séduit. Surtout que le héros n’en est pas vraiment un (voir mon article dessus). Il y narcissique, égoiste et froussard. Le preux chevalier est relégué en seconde place, avec son ami d’enfance, ce qui marque déjà un changement que j’apprécie. Ensuite, une fois l’introduction dépassé, il faut séparer l’histoire en 3 arcs bien distincts. Déjà, on peut voir cette séparation avec les différentes couleurs de la couvertures (même s’il y a quatre couleurs, pour moi il y a 3 grandes parties). Et chacune à leur façon, elles sont très bonnes, apportant chacune son lot de surprise, de rebondissement. Et à chaque étape, Kurono grandit et change lui aussi. On peut aussi remarqué que ces parties comportent un style d’ennemis différents.
Bon, tout n’est pas parfait dans ce chapitrage visuel. En effet, je regrette une chose. Le mangaka met trop de temps à mettre la fin en place. On reste dans le flou très longtemps, trop même, car au début, le mystère plane complètement sur le pourquoi de la sphère ou sur l’origine des monstres. Il faut attendre le dernier arc (ou la 4ème couleur de couverture) pour avoir un semblant de réponse. Et cela me gène car j’ai le sentiment que le mangaka ne savait pas vraiment comment expliquer que des morts reviennent en Gantzer. Je peux me tromper mais c’est vraiment le sentiment que j’ai eu, surtout quand je vois que toutes les réponses affluent à la fin, comme un raz-de-marée. Il ne s’agit pas de dire si oui ou non les explications sont convenables ou pas (dans ce genre de manga, c’est à chacun de juger) mais je regrette qu’il n’ait pas étaler ses explications sur plusieurs arcs. L’effet aurait sans doute été meilleur car plus mystérieux.
Heureusement, ce problème reste mineur car le héros est très bon. Il fait d’ailleurs partie de mes préférés pour une raison: son évolution. Kurono change énormément au fil des tomes et ce changement se fait naturellement. Il n’a pas de révélation qui le réveille d’un coup, de façon brutale et incohérente. Il DEVIENT un héros et n’est pas un héros au début. C’est ce que j’aime dans Gantz. Peureux et lâche au début, il prend conscience de sa force mais met du temps à la développer. Je dirais que c’est quand il prend conscience de son humanité et de ses sentiments, qu’il accède enfin à la force nécessaire pour devenir le chef. Bien souvent, il ne comprend pas pourquoi les autres le suivent, lui qui ne pensait qu’à fuir, à se cacher. Il commet des erreurs qui lui coutent cher, apprend de ces erreurs et se renforce. Ce n’est vraiment qu’à la fin qu’il est le héros attendu, tel qu’on l’attendrait en temps normal. Si Kurono m’a plu, c’est parce que je le trouve très humain, plus que dans les autres manga. Nous n’avons pas le loser de base qui devient un héros uniquement après avoir réussi un miracle. Kurono forge ce titre avec le sang et les larmes et sur le long termes.
Enfin, je parlerai du dessin. S’il y a bien une qualité qu’on ne peut pas enlever à Gantz, c’est le dessin. Lus que des planches, ce sont des oeuvres d’art. S’il est vrai qu le mangaka aime beaucoup les femmes à forte poitrine et qu’il n’hésite pas à les déshabiller, on ne peut pas enlever le talent dont il fait preuve sur les détails, des décors ou de ses personnages. Les émotions sont visibles, particulièrement les yeux, et c’est un vrai plaisir de s’attarder sur une case pour bien en profiter. Y a pas à dire mais Oku Hiroya reste l’un des dessinateurs préférés.
Conclusion, Gantz est un bon manga. malgré quelques faiblesses sur la fin (trop rapide à mon gout), l’ensemble se relit encore et encore. Porté par un héros charismatique, et des personnages secondaires tout aussi bons, Gantz est un très bon survival.