Cette première partie de saison couvre les épisodes 1 à 8
- Précédemment sur Geek me hard :
- The Walking Dead - Saison 3 (première partie)
- The Walking Dead - Saison 3 (seconde partie)
C'est pas trop tôt ! Avec autant de retard, on va filer droit au but, et avec des spoilers : malgré un début pas forcément folichon, ce début de saison 4 surprend et passionne, notamment quand arrive la fin de mi-saison, qui (traditionnellement) relance les enjeux de façon drastiques. Comme la série télé est typiquement un éternel retour, "retour" donc à la prison, au groupe de survivants des débuts accueillant les petits nouveaux de Woodbury, à l'instauration d'un semblant de quotidien pour faire illusion face à la fin du monde.
"Don't leave a bro hanging... please?"
Fort d'un nouveau casting de personnages, on étaye les situations typiques du show : en plus des petits tracas quotidien, on se penche sur les assauts de zombies, les expéditions en quête de nourriture/médicaments (auxquelles on peut dorénavant y ajouter un atelier jardinage). La ligne directrice de cette première partie de saison (une épidémie) est suffisamment graphique et prégnante pour qu'on ne trouve pas le temps trop long ; s'y ajoute un whodunnit "ludique" où chacun mène l'enquête pour savoir qui décime les rangs des survivants. La menace gronde, plus implacable que les corps décharnés martelant les grilles au-dehors, et Rick se tient un moment loin des prises de décisions du groupe, refusant cette responsabilité trop vite endossée. Rétrospectivement, on réalise qu'on a été une fois de plus bien patient avec la série de AMC, même si l'effet d'attente fait désormais bien partie de l'essence de la série, et qu'on sait que quelque chose de louche couve toujours sous les prémisses exposés.
Car l'essentiel de cette saison se trouve tout à fait ailleurs, dans sa fin de saison, en particulier dans ses épisodes 6 et 7, épisodes en stand-alone entièrement consacré au Gouverneur, tapi dans l'ombre, dont on nous conte l'après-déroute à Woodbury (survenue en fin de saison dernière). Ce personnage, qu'on n'avait pas revu depuis, repart de zéro dans un monde inhospitalier alors qu'on l'avait presque évincé de notre mémoire. Ces deux épisodes offrent enfin l'occasion à David Morrissey de briller dans le rôle, offrant une facette moins monochrome, plus humaine mais bien plus inquiétante du personnage. Le plaisir est immense, si bien que sous peine de ne pas bien faire attention, on manque de se rendre compte comme la série relie les ponts avec le comic-book, depuis longtemps lancé dans des numéros historiques dont le numéro 119 sortira le mois prochain aux Etats-Unis. La série télé a elle aussi de belles heures devant elle.
Terminé, on baisse le rideau
C'est donc dans son souci de finir en beauté que cette première partie s'empare de toute la tension accumulée depuis deux saisons pour trouver d'une certaine façon, une conclusion orgiaque. C'est aussi la tendance qu'à la série, à ne pas contenir son trop-plein d'émotion, à ne pas le laisser durer. Le siège de la prison, attendu depuis des lustres par les amateurs du comic-book, explose alors en une moitié d'épisode (final) nous laissant assister une nouvelle fois, à la fin d'une ère : la tragédie de la série, c'est que son groupe de survivants, dont le noyau dur ne cesse de diminuer, ne trouvera jamais de repos. Il fallait bien s'en douter, si le cadre de la prison était idyllique pour développer de nouveaux personnages, des relations conflictuelles et une gestion au jour le jour d'un nouvel environnement subissant les assauts répétés des "walkers", toute l'âme de la série se trouve sur la route, dans la fuite éperdue, l'exode forcé, dans la sueur empreignant en permanence les habits des personnages, à bout de force. Alors courrez, fous que vous êtes.
Reprise des négociations en février 2014 sur AMC.