C’est la fin de l’année, l’heure est venue de tirer un bilan d’un an d’actualité. Et celle-ci fut plutôt chargée, comme assez souvent, dans pas mal de domaines. Voyons les actualités importantes qui méritent notre attention et qui ont eu un impact en France, en Europe et dans le Monde.
La France entre difficultés intérieures et interventions extérieures
Bien que le contexte de crise soit là pour tout le monde et que cela ne soit pas nouveau on peut dire que la France a connu des difficultés économiques et politiques cette année. Un des premiers signaux de ces difficultés est bien sûr celui du chômage. Pourtant, il s’agissait d’une des priorités de la majorité menée par François Hollande et Jean Marc Ayrault. Il s’agissait avant la fin de l’année d’inverser la courbe du chômage pour qu’enfin le taux de chômage baisse. Au cours de 2012, la barre des 3 millions de chômeurs avait été franchie. Cette limite symbolique a motivé la priorité du gouvernement qui a tenté la solution des emplois d’avenir subventionnés par l’Etat. Cependant, malgré la courbe a toujours la même tendance à la hausse : nous atteignons actuellement les 10,9 pour cent de chômeurs (3,2 millions de chômeurs). Mais malgré tout, nos politiques ne désespèrent pas et se jettent sur la moindre bonne nouvelle pour communiquer un optimisme presque naïf. La baisse du moins d’octobre permet ainsi à la majorité de gonfler les bras afin de montrer que oui la tendance s’inverse. Et ce n’est pas la hausse de novembre qui va leur faire changer d’avis puisqu’elle n’annule pas complètement la baisse d’octobre. En réalité, il est évident que la lecture des chiffres sur deux mois est complètement idiote pour réellement voir si la tendance s’est inversée…
Plus encourageant, le chiffre de la dette public est lui légèrement à la baisse pour le troisième trimestre (il a baissé d’environ 11 milliards d’euros). Cependant, cela s’est fait au prix d’une hausse des prélèvements obligatoires et dans le même temps le PIB a reculé de 0,1 pour cent. Des chiffres contradictoires qui montrent que la tendance reste incertaine.
Mais la France n’est pas uniquement en difficulté économique, elle connaît de plus en plus l’instabilité politique. Les espoirs qu’a suscité la majorité de gauche ont engendré autant de désillusion qui s’est manifestée dans la rue, aussi bien chez les ouvriers et employés que chez les patrons et leur mouvement des « pigeons » contre la hausse des impôts, sans oublier les bonnets rouges et agriculteurs bretons dernièrement. La contestation n’est donc pas éteinte par le gouvernement de gauche. Au contraire, en mettant le doigt dans l’engrenage « sociétal », la gauche a littéralement cristallisé des oppositions pour la loi sur le mariage pour tous notamment. Le gouvernement a réussi à rassembler des gens de gauche, de droite et d’extrême droite contre cette décision. Une opposition qui s’est rassemblée dans de grands cortèges qui ont rappelé par leur ampleur les manifestations pour l’école libre dans les années 1980. Ces cortèges ont pu se heurter à un mouvement féministe de plus en plus influent en France : les Femen, liées au mouvement des Pussy Riots en Russie.
Face à cette contestation sociale d’ampleur, le gouvernement n’a pas toujours montré son unité sur certaines questions de politique intérieure. On peut prendre par exemple les désaccords entre Manuels Valls et Cécile Duflot sur l’intégration des Roms. Le sujet des Roms est d’ailleurs revenu à plusieurs reprises notamment avec « l’affaire Léonarda ». Même chose lorsqu’en avril 2013, certains ministres comme Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon pensent que le gouvernement mène une politique d’austérité. Idem pour Delphine Batho, remerciée lorsqu’elle qualifie le budget de « mauvais pour l’écologie ». La cohue gouvernementale fut sans doute à son comble lorsqu'il fut avéré que Jérôme Cahuzac avait un compte à l'étranger. Cette affaire a permis à toute notre classe politique d'étaler joyeusement son patrimoine dans un soucis de transparence... L'avenir nous diras si la moralisation de la vie publique (prônée par le rapport Jospin) a eu lieu.
Malgré tout, la France intervient assez activement dans la politique extérieure. Elle commença l’année avec une intervention au Mali pour combattre les rebelles ayant envahi le nord du pays et pour former des soldats et apporter une logistique à un Etat en déséquilibre politique. Il s’agissait de lutter contre l’influence des islamistes dans cette région. Cette intervention qui a semble t-il fonctionné fut néanmoins plus importante et longue que prévue. L’influence française à l’extérieure s’est poursuivie avec une intervention en République Centrafricaine depuis début décembre 2013 et qui fera l’objet d’un article prochainement.
L’Union Européenne : l’Euro ne fait plus l’actualité, mais tout va-t-il mieux ?
Même si l’euro fait moins l’actualité que l’année passée, tout ne va pas forcément mieux. Le chômage est toujours très important en Grèce, en Italie ou encore en Espagne et ces pays ont toujours besoin d’aide. L’euro n’est pas encore tiré d’affaire donc. Pire, d’autres pays ont cette année connu des difficultés comme l’île de Chypre dont les banques ont connu de grosses difficultés, si bien qu’il fut un temps envisagé de taxer les dépôts pour résoudre le problème. Sur le coup, la fureur et le bon sens des chypriote l’a emporté : cette solution fut refusée et c’était une bonne chose puisqu’elle pouvait entraîner une grosse fuite des capitaux et une baisse des confiances envers les banques. Mais il semble que cette idée continue à faire son chemin et même qu’elle soit maintenant légale du point de vue du droit européen. En effet, le 11 décembre dernier il fut décidé qu’en cas de crise grave, les déposants seraient mis à contribution pour renflouer les banques afin d’éviter que les Etats se retrouvent seuls à payer… Mais n’est pas une manière de faire payer deux fois les peuples, l’argent de l’Etat venant en fait des individus eux-mêmes ? Le mécanisme prévoit de couvrir 8 pour cent des pertes d’une banque en quasi-faillite et entrera en vigueur en 2016. Les dépôts seront garantis jusqu’à 100 000 euros.
Malgré ses problèmes internes non complètement résolus, l’Union Européenne conserve comme ligne de conduite l’ambition de s’agrandir toujours plus. C’est le sens du rapprochement opéré avec l’Ukraine par un traité de libre échange. Cependant, l’Ukraine n’a osé franchir le pas, emmêlée qu’elle est dans des intérêts contradictoires au niveau intérieur (pays coupé en deux au niveau électoral) et au niveau extérieur (influences Russe et Européenne, supervision Etatsunienne).
En tout cas l’Union Européenne est à un tournant et sent aussi la contestation monter depuis quelques années, si bien que l’euroscepticisme gagne du terrain. Pourra t-elle inverser la tendance d’ici aux européennes de 2014 ?
L’année 2013 dans le monde
L’année 2013 commença par le début du deuxième mandat de Barack Obama en janvier. La réélection du premier président noir des Etats-Unis face à Mitt Romney a suscité l’enthousiasme des américains. Mais l’année 2013 a vu aussi la disparition de grands hommes d’Etat : d’abord Hugo Chavez le 5 mars 2013, Nelson Mandela ensuite, le 5 décembre dernier. En l’un, c’est l’opposant à l’influence américaine qui s’éteint, en l’autre, c’est le combattant de toujours contre le régime d’apartheid. L’émotion fut pour le premier nationale (laissant un Venezuela en deuil, puis ensuite en désordre lors des élections), pour le second planétaire, même si Bernard Lugan remarque (avec son acidité habituelle) que les honneurs réservés à Nelson Mandela trahissent en partie certains aspects de sa vie. Continuons avec les chefs d’Etat : l’année 2013 a connu un évènement rarissime pour l’Eglise. En effet, Benoît XVI (cardinal Joseph Ratzinger) a abdiqué de son vivant de son pontificat qui a pris fin le 28 février. Cette décision rare a engendré un conclave qui a permis l’élection du pape François (cardinal Jorge Mario Bergoglio), premier pape jésuite (étonnant) et premier pape provenant du continent américain. Vu comme un « pape des pauvres » ou encore un « pape social », il nous fait presque penser à notre « président normal ». Est-ce gage de bon gouvernement pour l’Eglise si l’on pousse la comparaison ? Nous ne répondrons pas à cette question… Mais en attendant son élection semble avoir été bien accueillie malgré des premières critiques quant à son passé politique.
Au-delà des chefs d’Etat, il nous semble important d’évoquer deux affaires importantes pour cette année dans les relations internationales. D’abord les crises Libyenne et Egyptienne montrent que le Printemps Arabe porte très difficilement ses fruits au niveau démocratique. Ensuite la crise Syrienne autour des gazages supposés de Bachar el-Assad contre les rebelles syriens pose la question des interventions diverses et variées de puissances extérieures dans le conflit syrien et d’une éventuelle intervention qui finalement fut évitée par un coup de maître des Russes et des Syriens. Néanmoins, n’est-ce pas partie remise ? Le régime de Bachar el-Assad reste en effet gênant et tant qu’il se maintient, le printemps arabe n’est pas totalement achevé.
Voilà en quelques lignes l’essentiel de l’actualité en 2013. Bien sûr, cette année là a eu aussi son lot de catastrophes (inondations, tempêtes en tout genres et aussi accidents de train et de bus à plusieurs reprises), d'exploits sportifs,... Bien sûr nous en oublions mais c’était, il nous semble, le plus important. Pas de doute, l’année prochaine sera aussi chargée et certains dossiers chauds de cette année ressortiront sans doute.
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Vin-Dex
Sources :
Le MondeBFMTVLes EchosChrist RoiChallenges