Dans la plus pure tradition des rétrospectives de l'année écoulée, et quoique j'ai encore beaucoup de billets en retard, le Mange-Livres vous offre sa traditionnelle sélection de l'année, parmi des lectures toujours éclectique (les fans pourront assouvir leur passion avec les vieux tops, 2012, 2011).
Dans les chouchous de l'année, plusieurs thématiques se dégagent. A commencer par l'Afrique australe, programme de khâgne oblige, avec la découverte d'une littérature, notamment sud-africaine, que je ne connaissais que par le biais des polars ou presque (voir l'excellent Deon Meyer, ou mon roman-culte de Brink, Une saison blanche et sèche). Ainsi, j'ai (re)découvert Gordimer, avec son très politique Ceux de July, un roman sur les rapports de domination Blancs-Noirs à la fin de l'apartheid, organisé autour d'une inversion des relations (la famille de Blancs devient dépendante de son domestique noir). Dans un tout autre genre, la belle écriture de Karel Schoeman (Cette vie), décrivant ici le destin d'une vieille fille dans les solitudes du veld au 19e siècle, a été une réelle découverte. J'ai enfin été bouleversée par Karoo Boy, le sublime récit de Troy Blacklaws sur un jumeau en deuil et en reconstruction - sans doute ma lecture préférée de l'année.
Les polars, bien sûr (mais des bons, hein, avec une valeur littéraire). Avec la grande découverte de cette fin d'année, Garcia-Roza, exceptionnel auteur brésilien, abordé par Le Silence de la pluie (et encore en cours d'exploration, voir par exemple Bon anniversaire, Gabriel !). Enorme révélation aussi que Le poète de Gaza (Yishaï Sarid), un polar israélien résolument original, fin et subtil (mon favori cette année, je le recommande à tout le monde). J'ai aussi adoré le très profond Empereurs des ténèbres, une réussite d'Ignacio del Valle avec son exploration de la seconde guerre mondiale côté espagnol, prolongée par un second volet remarqué, Les Démons de Berlin (dans la même veine apocalyptique, on appréciera aussi la série des Breslau de Krajewski, sorte de Philip Kerr polonais). Enfin, un premier roman bourré de talent, inaugurant la collection polar de la Cosmopolite de Stock, So much pretty, une histoire sordide menée de main de maître.
Pour finir, des trucs plus inclassables. Un court roman finlandais très puissant, un peu avant / après, La lune s'enfuit de Rax Rinnekangas. Ensuite, l'étonnant et indéfinissable Zoo city de Lauren Beukes (tiens, encore une sud-africaine !). Et pour finir (top du top dans cette catégorie), l'excellentissime Les Revenants de Laura Kasischke.
Et vous, qu'avez-vous apprécié cette année ?