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"Apprendre à nager
Est-ce que chacun veut la paix de l’esprit ? La fin de la souffrance mentale, Nirvana. Moi oui. Mais la Vision Sans Tête m’a montré que cela n’est peut-être pas possible. Ou en tout cas pas comme je l’avais imaginé. Mon expérience de mes pensées c’est que, malgré mes plus grands efforts, elles sont un flot constant. Une grande partie de ces pensées coule dans le monde comme une rivière de mots. Ces mots marchent sur des pieds d’argile ; Ils sont gênants et maladroits. Ils sont également les séparateurs ultimes. Car aussitôt que j’utilise des mots, je suis dans le monde des objets et chaque chose est autre. Je ne peux complètement calmer la marée de mon mental, ou calmer ce torrent. Je suis un nageur impuissant balayé hors de ma profondeur par un contrecourant. Chaque pensée m’emporte avec elle comme une vague traitresse me ballottant, me faisant tourner, me tirant en bas et me cognant. Je suis à la merci de cette mer de mes propres pensées.
Mais quand je tourne mon attention de 180° Ici, quand je pointe vers le lieu où vous voyez mon visage, quelque chose de merveilleux se produit. Il n’y a plus qu’une clarté cristalline. Une vacuité. Un vide. Ici, je trouve la source ultime. La source. Une conscience d’éternité calme et discrète. La mer de mes pensées continue de bouillir et d’être furieuse, mais cela ne me touche plus de la même manière ; J’entends le tonnerre de ces vagues sur la plage de ma vie, mais c’est à distance, comme lors de vacances enfantine au bord de la mer, m’apaisant au lieu de constamment me tourmenter.
La vision sans tête m’a montré comment revenir à la maison. La maison que je n’ai en fait jamais quitté. Pas même un lieu. Pas un système de cordonnées sur une carte, mais néanmoins une révélation localisée. Ici je peux me reposer enfin sur le sol ultime, tirant la couverture du silence divin. Cela me couvre. Et je me perds moi-même. Cela coule sur la bouche. Et je suis silencieuse, enfin."
Mélanie Gamble