Wrong Cops // De Quentin Dupieux. Mark Burnham, Marilyn Manson et Eric Judor.
Le style de Quentin Dupieux est toujours aussi déconcertant et unique cependant cela ne veut pas pour autant dire qu’il réussi tout ce qu’il fait. Si j’ai pu adorer
Wrong et accessoirement Rubber, je dois avouer que j’ai été légèrement déçu par Wrong Cops. Je m’attendais à quelque chose de réellement
surprenant et une fois passé les folies du début (notamment cette histoire de rats), on se rend compte que finalement l’histoire de ce film est parfois un peu creuse. Cela ne manque pas d’humour,
aussi bien gras que plus fin et l’on retrouve l’ambiance de Wrong (qui est certainement le meilleur film de Quentin Dupieux). Surtout que l’idée de base de
Wrong Cops était bonne mais à l’instar de Steak, il ne semble pas savoir quelle direction lui donner. Surtout quand il s’encombre de certaines intrigues pas très
passionnantes. La présence d’Eric Judor au milieu de ce gros bordel pas toujours très lisible est amusante (mais pas suffisamment non plus pour rendre Wrong Cops
beaucoup plus intéressant). Ce qui est dommage c’est de voir l’humour de ce film partir très souvent en fumer, uniquement car les blagues ne sont pas suffisamment soignées.
Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Ses collègues au commissariat: un obsédé sexuel, une flic maître chanteur, un chercheur de
trésor au passé douteux, un borgne difforme se rêvant star de techno…
Leur système fait de petites combines et de jeux d’influence se dérègle lorsque la dernière victime de Duke, un voisin laissé pour mort dans son coffre, se réveille.
Je me demande si Quentin Dupieux n’a pas voulu bâcler son film histoire d’en fournir un nouveau après le très bon Wrong. Le pire est tout de même que j’ai peur
qu’il veuille en quelque sorte développer Wrong comme une sorte de saga. Cette fois-ci sur les flics de Los Angeles. Et le film ne fonctionne pas vraiment. Je suis plutôt client
du style de ce réalisateur français mais je dois avouer que je ne vois pas du tout où il voulait en venir avec ce film. Le casting en lui-même n’est pas mauvais. Je dirais qu’il est plutôt bon
dans son ensemble (notamment rien que pour voir Marilyn Manson dans un rôle beaucoup plus étrange que sa propre personnalité). Mais j’ai presque l’impression que cela s’arrête
là, qu’il n’y a pas de plus loin. Mark Burnham déjà apparu dans Wrong récidive dans le rôle de Duke, le héros de Wrong Cops. Sauf que pour le
coup ce n’est pas aussi drôle. C’est un peu comme si Quentin Dupieux avait voulu prendre quelque chose de Wrong pour en faire un autre film. Sauf qu’il n’y avait
pas suffisamment de matière à traiter et le pauvre se retrouve avec un film assez vide.
Car le scénario part dans tous les sens. Je sais que c’est une constante chez Dupieux mais il aurait vraiment pu aller beaucoup plus loin. Surtout que j’aime bien les comédies de
flics mais je remarque ici que cela ne fonctionne pas du tout. Peut-être qu’il n’est tout simplement pas fait pour ça ou alors je suis totalement passé à côté du film. On retrouve également
Steve Little (Kenny Powers) sous les traits de Sunshine. Ce dernier était plutôt cocasse dans un univers qui ne lui permet de délivrer tout ce dont il est
capable (malheureusement). Lui qui incarnait déjà le détective Ronnie dans Wrong. Reno 911 ou encore Police Academy sont beaucoup plus drôles.
Et puis il y a dans les récents des comédies honorables comme Very Bad Cops. Voilà ce que j’avais peut-être envie de voir mais à la sauce acide de Quentin
Dupieux. Car ce dernier est un fou et s’amuse justement avec ça. Ce qui donne à son style un truc très particulier mais que j’ai eu énormément de mal à retrouver dans Wrong
Cops. Je ne dis pas que tout est à jeter mais globalement c’est décevant.
Note : 2/10. En bref, pas ce que Dupieux a fait de mieux. C’est assez plat et vide. Dommage.