Le Signe de Zorro

Publié le 29 décembre 2013 par Olivier Walmacq

Genre : Action, Aventure

Année : 1920

Durée : 1H47  

L’histoire : Dans la Californie espagnole de l’époque, le gouverneur est un tyran avide et cruel. Ses soldats malmènent la population qui est taxée et opprimée. Cependant l’espoir demeure à travers Zorro justicier masqué et ange vengeur qui marque les soldats du gouverneur d’un Z emblématique. La tête du justicier est mise à prix. Zorro a cependant l’admiration du peuple et l’amour de la belle Lolita qui le préfère au noble et oisif Don Diego Vega auquel on veut la marier de force.  

La Critique de Vince12 :

Quand on évoque Zorro la première chose qui vient bien sûr à l’esprit c’est la série produite par Walt Disney dans les années 60. Pour autant il faut aussi se rappeler que bien avant cette série mythique Zorro a eu droit au grand écran.

Zorro est né en 1919 sous la plume de Johnston McCulley dans le roman d’aventure Le Fléau de Caspitrano. Bien vite les bouquins vont partir comme des petits pains ce qui pousse l’auteur à donner des suites. Zorro va rapidement se hisser au rang des héros de fiction les plus populaires. Pour info l’auteur se serait inspiré entre autres de Jose Maria Avila un aristocrate qui défendait les peones mexicains opprimés par les autorités espagnoles au début du XIXème siècle. De Solomon Maria Simeon Pico, un noble qui, la nuit, se faisait bandit pour dépouiller les riches au profit des misérables dit-on. Mais aussi de Juaquin Murrieta parfois surnommé « Le Robin des Bois Chilien ». 

En l’espace de peu de temps Le Fléau de Caspitrano inspire. Seulement quelque mois après la sortie du livre L’acteur cascadeur Douglas Fairbanks s’approprie le mythe pour en faire une adaptation cinématographique dirigée par Fred Niblo sous le titre : Le Signe de Zorro.     

Attention SPOILERS

Dans la Californie espagnole de l’époque les peones sont opprimés et malmenés par les soldats du gouverneur un homme avide et cruel. Le Sergent Gonzales est devenu la Némésis des paysans. Tout le monde semble trembler devant le capitaine Ràmon bras droit du gouverneur. Pourtant dans ce monde injuste et cruel, l’espoir subsiste, au bout de la pointe de l’épée de Zorro. Zorro ! Le justicier masqué qui ridiculise les soldats du gouverneur et les marque de son signe fatidique Z.

Ce justicier est aimé de la population mais aussi de la belle Lolita à qui son père a promis pour époux l’oisif et pédant Don Diego Vega  issue de la noblesse espagnole qui ne présente aucun intérêt pour la misère du peuple et qui s’ennuie de tout. Il ne défend même pas Lolita lorsque le Capitaine Ràmon lui fait des avances un peu trop brutales. Lolita peut elle deviner que le héros de ses fantasmes et le noble oisif destiné à devenir son mari sont une seule et même personne ?

Tout le monde connaît plus ou moins l’histoire de Zorro qui s’appuie sur des stéréotypes simples mais efficaces. Clairement le scénario est plutôt classique mais se révèle très bien construit. Son but est simplement de servir une histoire épique pleine d’action, d’aventure et d’humour. Autant dire que Douglas Fairbanks s’en donne à cœur joie. Son Zorro se démarque de celui du bouquin puisqu’ici il s’agit d’un justicier rigolard porté sur les facéties. A ce titre la scène d’ouverture dans l’auberge annonce déjà la couleur avec le duel entre Zorro et le sergent Gonzales. Pour Fairbkans c’est l’occasion de reproduire les cascades qui l’ont rendu célèbre mais surtout pour la première fois dans sa carrière de montrer ses talents d’escrimeur.

A ce titre Le Signe de Zorro est souvent considéré comme le premier film de cape et d’épée. Une fois encore on retrouve tout ce qu’il faut faire pour obtenir un bon film d’action du cinéma muet. La réalisation de Niblo est particulièrement efficace et sait bien mettre en valeur Douglas Fairbanks dans les scènes d’action. D’ailleurs à ce niveau les séquences de l’auberge, des duels et de la course poursuite finale font partie des scènes d’anthologie qui pour l’époque redonnent un sacré coup de nouveau au film d‘action.

Tout est très bien rythmé et on ne s’ennuie pas. Bref Niblo et Fairbanks réalisent un vrai coup de maître.

Première adaptation de Zorro au cinéma et premier carton dans les salles obscures. Le film connaîtra en effet un immense succès et immortalisera le justicier masqué à l’écran. Autant dire que Le Signe de Zorro aura une énorme influence sur le film d’action, influence que l’on peut encore noter parmi les films les plus récents. En ce sens le film de Niblo est un masterpiece.

Apparemment le film aurait fait l’objet d’une colorisation tout comme pour Le Pirate Noir un autre cru de Fairbanks.

Douglas Fairbanks reprendra le rôle du justicier en 1925 dans Don X, Le Fils de Zorro où il incarne également Don Cesare Vega le fils de Don Diego. Plusieurs autres adaptations vont voir le jour pour la plupart médiocres.

Bref Le Signe de Zorro est un petit bijou et le ou l’un des meilleurs films sur le justicier masqué. Du grand divertissement, du grand cinéma.                        

Note : 17,5/20