L’échec programmé des bonnes résolutions

Publié le 29 décembre 2013 par Polinacide @polinacide

Plus de sport, moins d’excès, en finir avec la clope…Soyons honnêtes, combien de promesses lancées en l’air le soir du réveillon finissent aux oubliettes le lendemain même, rejoindre les dizaines de bouteilles vides, les centaines de mégots et autres vestiges peu glorieux de la première grande cuite de l’année ? Pas vu, pas pris. Une vaste mascarade. Si j’ai toujours trouvé les bonnes résolutions d’un kitsch innommable, ce n’est pas le snobisme qui m’en tient éloignée. Ni la peur de l’échec d’ailleurs, la partie étant perdue d’avance dans la majorité des cas. Chaque année, la même rengaine, les déboires successifs n’empêchant pas le monde entier de tomber dans le panneau. Plus grosse que jamais, la voisine du second veut toujours maigrir, et le collègue de bureau croit encore dur comme fer qu’un beau jour il sera écœuré du tabac. Par magie, d’un claquement de doigts. Non sans ironie, Marc Twain le disait en personne, "c’est facile d’arrêter de fumer, je l’ai fait des centaines de fois".

Plaisir masochiste ou manque de bon sens, les plus coriaces ne baissent jamais les bras, quitte à se planter une fois de plus. Rien de bien grave, il ne sont plus à un essai près. L’espoir a beau faire vivre, la décision n’achève pas à elle seule la métamorphose. Hélas. Au delà de la niaiserie inhérente aux bonnes résolutions, le refus de se confronter à la vérité rend cette coutume tout bonnement insupportable, d’autant plus paradoxale dans une société formatée par la performance. Si l’illusion ne fait pas la réussite, osons vraiment agir quitte à se planter en beauté. De toute manière, les bonnes résolutions n’ont pas vocation à être tenues, alors autant en tirer des leçons pour les années à venir.