Les historiens évaluent la fondation du Vietnam à 2877 av. J.-C. Bien sûr, depuis le pays a vu ses frontières évoluer avec la colonisation chinoise d’abord, puis celle des Français.
C’est au début du XVIIe siècle que les Français envoient des missionnaires catholiques. Mais la colonisation par la force se fera à partir de 1852 suite à l’affrontement entre l’Angleterre et la Chine lors de la première guerre de l’opium. La Chine vaincue devra favoriser ses échanges avec l’Angleterre. Les Français obtiennent les mêmes droits en 1844 ainsi que celui d’évangéliser. Mais les Français en veulent plus, notamment une porte ouverte directement sur le marché chinois.
Les territoires indochinois offraient une ouverture intéressante sur la Chine. Au milieu du XIXe, environ 300 000 missionnaires français étaient sur le sol vietnamien. Une hostilité à leur égard grandissait dans la population Viet. Malgré plusieurs cas de persécutions, la France n’est intervenue qu’à la faveur de la Guerre de l’opium où des troupes françaises étaient déjà sur place pour soutenir les Anglais. En 1857, les Français, soutenus par les Espagnols, ont attaqué le Vietnam. La conquête durera plus longtemps que prévu : 5 ans. Le 5 juin 1862, l’empereur Tu Duc signera le traité de Saigon, cédant à l’Empire français la ville de Saïgon, l’île de Poulo Condor et les provinces Bien Hoa, Gia Dinh et Dinh Tuong. Ces territoires prendront alors le nom de Cochinchine.
Après avoir mis le Cambodge sous sa tutelle (l’hégémonie du Royaume de Siam sur les territoires cambodgiens et l’agitation au Vietnam ont facilité les négociations avec le roi du Cambodge), la France avait cessé sa conquête territoriale. Il faudra attendre la seconde guerre de l’opium pour voir parachever la conquête coloniale de la France en Extrême-Orient
En 1874, un second traité de Saigon permettait la libre circulation du fleuve rouge reliant Hanoï et la province du Yunnan en Chine. Pourtant, au début de l’année 1880, une milice chinoise harcelait les navires français. La France va alors envoyer un corps expéditionnaire pour sécuriser les lieux. La Chine y voit une menace sur sa souveraineté et entre en guerre. Malgré quelques revers, les Français progressent inexorablement. Le traité mettant définitivement fin à la guerre est celui du 9 juin 1885, la Chine devant abandonner les territoires d’Annam et de Tonkin aux Français qui devienent des protectorats. En 1893, le Siam reconnaît l’autorité française sur le Laos qui en avait fait la demande à la France pour conserver son intégrité territoriale.
En 1907, le Cambodge récupérerait certaines de ses provinces sur le Siam. Tonkin, Annam, Cochinchine, Cambodge et Laos forment alors la Confédération indochinoise.
C’est durant la Seconde Guerre que l’Indochine française va être remise en cause. En 1940, le Japon en guerre contre la Chine menace de couper les voies d’accès au Yunnan. La France, après sa déroute contre l’Allemagne n’a pas d’autre choix que d’accepter la présence de soldats japonnais au Tonkin.
En 1941, le Viet Minh est fondé par le parti communiste chinois. C’est une organisation paramilitaire qui a pour objectif l’indépendance du Vietnam, profitant de la faiblesse de la France. Après avoir bouté avec l’aide des États-Unis, les japonnais hors du territoire, Hô Chi Minh proclame l’indépendance de la République démocratique du Viêt Nam le 2 septembre 1945.
Les Français acceptent un État vietnamien libre, mais il doit rester dans l’Union française (nouveau nom de l’Empire colonial français), donc toujours sous sa tutelle. La guerre est inévitable. Elle se soldera par la scission du Vietnam en deux après la défaite française de Diên Biên Phu. Le 20 juillet 1954 sont signés les accords de Genève. Les troupes françaises partiront du pays un peu plus tard. La partie nord sera alors dirigée par le Viet Minh
La guerre d’Indochine a été financée à 80 % par les États-Unis qui ne voulaient pas voir un nouvel État communiste émerger. Ces mêmes États-Unis n’ont jamais accepté les accords de Genève tout comme le gouvernement fantôme du sud Vietnam et entameront une nouvelle guerre grâce à un mensonge, celui d’une prétendue attaque par l’armée nord-vietnamienne contre un navire US dans le golf du Tonkink qui s’est révélée fausse par la suite.
Après cette guerre, le Vietnam était en ruine et n’a pas bénéficié de l’aide américaine comme ont pu l’avoir les pays européens après la Seconde Guerre mondiale. Mais depuis « la grande réforme économique » de 1986, le pays est en voie rapide de modernisation. Le Vietnam exporte pétrole brut, riz (troisième exportateur mondial), vêtement, café (deuxième exportateur mondial).
Son client principal est les États-Unis. Mais ces relations économiques entre les deux « ennemis » ne doivent pas trop être ébruitées auprès de la population vietnamienne. C’est pour cela qu’un article traitant de ces relations économiques dans le numéro de juin 2011 du Monde Diplomatique a été « caviardé » dans sa parution vietnamienne.
Justement, la presse au Vietnam n’est classée qu’au 172e rang mondial dans le dernier rapport de RSF. Idem pour la liberté d’expression : arrestation de blogueurs, amendes pour commentaires négatifs sur les réseaux sociaux, interdictions de parler de l’actualité sur ces derniers. Twitter et Facebook son bloqués aléatoirement selon les régions.
Depuis la libéralisation de son économie en 1986, le pays a profondément changé. Les investisseurs étrangers sont arrivés dans le pays bouleversant les modes de vie des habitants des grandes villes. L’apparition de tours d'immeubles ou d’automobiles en est une illustration. Mais bien que l'extrême pauvreté ait fortement diminuée, les inégalités se sont creusées.
En pleine réussite économique, le pays ne doit pas laisser les plus démunis sur le carreau (stopper les expropriations arbitraires, généralisation des aides sociales). Sa libération économique doit être suivie par celle de la presse. Un nouveau défi doit aussi être à l’ordre du jour. En voie d’industrialisation, les politiques doivent prendre en compte l’enjeu écologique. Mais pour y parvenir le pays doit intensifier la lutte contre la corruption et laisser libre les journalistes d’enquêter sur le sujet en signe de bonne fois.
Malgré une économie très vivace, les inégalités croissent et la liberté d’opinion est mortifère. Malgré ce sombre constat, le pays a de grands atouts notamment ses formes d’économies locales qu’il est important de préserver malgré la modernisation, pour éviter d'engendrer les inégalités et répondre aux enjeux environnementaux.