(La presse) « Le gouvernement conservateur espagnol de Mariano Rajoy veut relancer en Europe le débat sur le droit à l'avortement. Après avoir rédigé un projet de loi qui interdit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sauf dans quelques cas très limités (viol ou danger pour la santé de la mère), le ministre espagnol de la justice, Alberto Ruiz-Gallardon, a annoncé qu'il se rendrait à Bruxelles en février pour expliquer le texte ».
Dans les commentaires dont ils abreuvent les Espagnols sur place, c'est à une sorte de croisade, aux forts relents de la guerre civile espagnole de 1936-1939, qu'ils semblent vouloir se vouer. Et « sauver » l'Europe...
Est-ce une nouvelle Inquisition que nous concoctent les très droitiers Rajoy et Ruiz Gallardon ? Exportable à toute l'Europe (pour commencer) ?
Pas impossible non plus que toute cette algarade soit essentiellement destinée à la consommation intérieure. La date limite des prochaines élections générales en Espagne est janvier 2016, les spécialistes pariant pour une date réelle vers fin 2015.
Or, dans le contexte intérieur, la droite a gagné les précédentes plus par un effondrement du Parti socialiste que par une évolution ou accroissement sensible de son électorat. Pour l'instant, les socialistes n'ont pas réussi à bien remonter la pente et les (petits) partis émergents, indépendants des deux grands, ne sont pas encore en position de changer la donne, qui devrait donc se jouer entre le PP et le PSOE.
C'est peut-être à un renforcement stratégique de l'électorat conservateur que nous devons ces airs de croisade de la droite espagnole, profitant de la faiblesse persistante de la gauche, situation que la tentative de « sécession » Catalane (Et, pour le moment, en catimini : Basque) favorise les conservateurs dans le reste de l'Espagne.
Si les femmes du reste de l'Europe n'ont pas (encore) trop à craindre du machisme renaissant de l'Espagne, il faudra observer très attentivement les argumentations que tente d'inoculer Ruiz-Gallardon et plus encore, qui dans l'UE accroche ses wagons à ce vieux train au charbon d'avant l'arrivée de l'électricité.
Jorge