Héritage de la colonisation : pourquoi ces différences France-Royaume-Uni ?

Publié le 29 décembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Opinion

Héritage de la colonisation : pourquoi ces différences France-Royaume-Uni ?

Publié Par Jacques Gautron, le 29 décembre 2013 dans Nation et immigration

Le Royaume-Uni et la France ne vivent pas de la même manière l’héritage de la colonisation. Pourquoi ?

Par Jacques Gautron.

Les uns sont toujours plus où moins bénéficiaires d’un empire appelé « Commonwealth », les autres n’ont de salut qu’en payant et en s’abandonnant à la repentance. Pourquoi ?

J’ai travaillé et habité dans différents pays qui avaient connu les uns la colonisation britannique, les autres celle de la France, j’ai pu constater que l’après colonisation ne débouchait en général pas sur les mêmes comportements entre anciens colonisés et colonisateurs. Je ne vois pas le Nigéria faire grief aux Anglais d’un passé sens cesse ressassé, je vois plutôt ces derniers très bien réussir aujourd’hui dans ce grand pays en termes de puissance économique partenaire, sinon de cohérence sociale. Je ne vois d’ailleurs pas les Anglais se sentir impliqués par les luttes entre islamiques et chrétiens dans le nord du Nigéria.

Alors voilà, j’ai eu le plaisir de suivre hier soir, comme souvent le jeudi soir, l’excellente émission proposée par Stéphane Bern sur le magnifique parcours de Gayatri Devi. J’ai remarqué, tout au long du reportage, que malgré la main mise sur les Indes (l’Inde aujourd’hui) la Grande Bretagne était toujours aimée du peuple indien. Il faut voir de quelle manière ont été salués Lord Mountbatten (dernier Empereur des Indes) et son épouse, lors de leur dernier voyage après la déclaration d’indépendance. Imagine-t-on qu’un de nos Présidents Français soit le parrain d’un fils de Bouteflika comme Le prince Charles l’est du petit fils de Gayatri Devi ? Je ne suis pas économiste, je ne sais pas mesurer ce que rapporte aujourd’hui l’Inde en termes de retours commerciaux à la Grande Bretagne, mais je parie que c’est beaucoup plus que ce que nous retirons aujourd’hui d’aucune de nos anciennes colonies. Sans bien évidemment mettre dans la balance ce que nous coûtent nos interventions, en pertes humaines, dépenses militaires et subventions, lors de nos escapades malheureuses dans de nombreux pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali et maintenant la Centre Afrique.

Alors, on est en droit me semble-t-il de se poser la question, pourquoi cette différence de traitement alors que mes expériences en Afrique m’ont amené à mesurer aussi ce que la France a apporté aux pays colonisés en comparaison de ce que la Grande Bretagne leur a donné. Nos routes, nos hôpitaux, nos chemins de fer, notre agriculture et notre industrie, mis en balance avec la culture anglaise proposée aux peuples colonisés par les sujets de la reine Victoria, démontrent qu’il vaut mieux apporter des valeurs culturelles que de la valeur structurelle pour espérer un retour favorable de la part des colonisés. Et puis pour ne pas en faire trop j’oublierai d’autres cas comme l’Angola vis-à-vis du Portugal, et d’autres ex colonies néerlandaises avec la Hollande. Prenons un autre exemple qui va parfaitement justifier ma conclusion. En Jordanie, à Amman, j’ai vu les habitants faire la queue pour entrer dans un cinéma, bien alignés sur le bord du trottoir pour ne pas entraver la circulation des passants.

Cela me fait terriblement penser à ces enfants qui reprochent à leurs parents de leur avoir donné plus de confort matériel que de leçons de vie, alors que d’autres ne tarissent pas de reconnaissance envers des parents qui les ont éduqués sévèrement, mais leur ont inculqué des valeurs utiles pour leur avenir.

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