Quand les bouteilles en plastique sont une monnaie d'échange

Publié le 28 décembre 2013 par Adoptez Une Ordure! @Adoptez1Ordure

Aux Etats Unis, en Chine mais aussi en France, une nouvelle race de distributeurs automatiques ont fait leur apparition dans le paysage urbain.Ces distributeurs acceptent comme moyen de paiements des bouteilles en plastique en échange de T-shirts à New York, de tickets de métro à Pékin,ou de bons d'achat ou de réduction en France

Etats Unis

Aux Etats-Unis, l'expérience n'a duré que trois jours, le temps de la New York Fashion Week. Le distributeur mis au point par la société "Plastic Makes it Possible" a été installé dans la 8ème Avenue, entre les 57 et 58èmes, du 9 au 11 septembre dernier. Là, pas de boissons ou autres barres chocolatées, mais... des T-shirts. Mais pas n'importe quel type de T-shirts! Des T-shirts en fibre plastique créés pour l'occasion en partenariat avec la créatrice Allison Parris, particulièrement sensible aux enjeux du développement durable qui a adopté le plastique comme une matière alternative au textile. L'objectif de l'opération est bien sûr de sensibiliser le tout un chacun de l'importance de recycler mais aussi de montrer que le recyclage de bouteilles en plastique n'est pas ingrat et que cette matière recyclée permet de créer au minimum de nouvelles bouteilles plastique, mais qu' au mieux il peut s'immiscer dans le monde de la mode du prêt-à -porter.Les bouteilles sont triées, lavées, fondues et étirées en un fin fil qui peut ensuite être tissé pour obtenir des tissus variés. Il est même possible de jouer sur les textures et les épaisseurs obtenues.

Gageons que cette première fera école tant pour mettre en valeur l'éco-conception dans la mode que pour sensibiliser au recyclage du plastique!

Chine

En Chine, et plus précisément à Pékin, on incite les passagers qui effectuent quotidiennement les trajets aller-retour en métro de leur domicile à leur lieu de travail à trier leurs bouteilles en plastique. Des automates ont été installés pour récupérer les bouteilles, en contrepartie de quelques "mao"- l'équivalent de nos centimes- qui leur donne droit à des titres de transport gratuits. Il faut environ 20 bouteilles pour obtenir un ticket de métro.

Les automates avalent les bouteilles et les compactent au fur et à mesure au tiers de leur taille, chaque machine peut ainsi croquer jusqu'à 400 bouteilles avant d'être vidée. Pas question de duper la machine, si vous essayez de la berner, elle recrachera les objets incongrus!

L'objectif est de sensibiliser la population aux enjeux écologiques, de faire des économies sur le coût de la collecte dans les rues ou chez les particuliers. D'ailleurs, Pékin en fait aussi un argument de persuasion en promettant une baisse des impôts locaux.

Contrairement au cas américain précédent, le programme n'en est plus aux balbutiements: quelques stations de métro ont été équipées mais le programme va s'étendre à tout le réseau métro ainsi qu'au réseau en surface de bus. Et il est envisagé un régime alimentaire plus diversifié pour ces machines qui, à terme, pourraient dévorer des canettes métalliques.

​reportage de la CCTV

France

En France, le concept est similaire mais l'implantation des automates est différente: il s'agit de récupérer bouteilles, gobelets plastiques et canettes métalliques contre des bons d'achat ou de réduction à faire valoir dans des commerces partenaires. La machine est installée à proximité de distributeurs de boisson pour inciter les adeptes de la pause café à recycler les contenants de leur boisson préférée.On les trouve donc dans les universités, entreprises...

La machine reconnaît le déchet jeté par son poids ou par son code barre lorsqu'il y en a un, elle le compacte et le trie dans le compartiment qui lui correspond. Une fois pleine, la machine est vidée et les matières récupérées revendues aux entreprises qui vont les revaloriser.Un système à distance performant permet d'informer à tout instant du niveau de collecte, déclenchant quand les reservoirs sont pleins une tournée de collecte,

Au tout début de l'expérience, le principe a quelque peu stagné, mais depuis que la société Canibal a mis en place une incitation sous forme de petits cadeau ou bons de réduction, l'opération s'avère performante.