Edward Suarez, professeur agrégé de psychiatrie et de sciences comportementales à la Duke remarque si les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes de signaler des troubles du sommeil, la majorité des études sur le sommeil ont mis l’accent sur les hommes. Son étude a porté sur 210 hommes et femmes d’âge moyen en bonne santé et sans antécédents de troubles du sommeil, non-fumeurs et ne prenant pas de traitement médicamenteux. La qualité du sommeil a été appréciée, par l’échelle « Pittsburgh Sleep Quality Index » (PSQI), qui prend en compte la quantité totale de sommeil, de la fréquence d’éveil pendant la nuit et du délai d’endormissement. La dépression et la propension à la colère ou l’agressivité ont également été prises en compte. Enfin, les différents bio-marqueurs de risque cardiaque et de diabète ont été évalués à partir d’échantillons de sang.
· environ 40% des hommes et femmes peuvent être considérés comme mauvais dormeurs ou à troubles du sommeil,
· pour les femmes, un mauvais sommeil est étroitement associé à des niveaux plus élevés de détresse psychologique et à une propension plus forte à l’hostilité, la dépression et la colère que chez les hommes.
· les femmes au plus haut degré de perturbation du sommeil présentent des niveaux plus élevés (que les hommes dans la même situation) pour l’ensemble des bio-marqueurs testés,
- en particulier, des niveaux plus élevés de protéine C-réactive et d’interleukine – 6, des bio-marqueurs de l’inflammation associés à un risque accru de maladie cardiaque,
- ainsi 33% des femmes à troubles du sommeil présentent des niveaux de protéine C-réactive associés à un risque élevé de maladie cardiaque,
- des niveaux plus élevés d’insuline associés au risque de diabète.
C’est le temps d’endormissement qui apparaît comme le facteur le plus fortement prédictif du risque cardiaque et de diabète.
C’est aussi une des premières études à montrer face à un facteur de risque, de telles différences entre les sexes –que les auteurs expliquent par des différences hormonales-, mettant en évidence l’intérêt de la prise en compte des troubles du sommeil dans la surveillance cardiovasculaire, en particulier chez les femmes.
Sources: Brain, Behavior and Immunity 2008 Self-reported symptoms of sleep disturbance and inflammation, coagulation, insulin resistance and psychosocial distress: Evidence for gender disparity
Duke University Poor Sleep More Dangerous for Women (Visuel © Konstantin Yuganov – Fotolia.com)