Saurais-je vous raconter comment Philippe Parreno habite le Palais de Tokyo ?
Dès l'entrée, il s'annonce par une marquise lumineuse comme pour annoncer combien la lumière vient rythmer son installation dans tout le bâtiment. Tantôt Éblouissante ou clignotante, tantôt absente, celle-ci nous accompagne dans les profondeurs du palais de même qu'un air de Stravinsky joué sur un piano à l'invisible pianiste. Les points d'ancrage dans cette promenade sont les œuvres, souvent des vidéos. Mais il y a aussi une bibliothèque qui cache un passage secret, un robot, une héroïne de manga incarnée, AnnLee, et bien d'autres sujets de surprise et d'étonnement.
Plus que la variété des œuvres, je retiendrai surtout cette façon de questionner ce qu'est une exposition. Les cartels jouent les fantômes et font place à des citations. La lumière révèle autant qu'elle cache. Le parcours est libre mais guidé par des répétitions en formes de clin d’œil. C'est une expérience à vivre plus qu'à voir. Car les œuvres ne se donnent pas à voir de la même façon selon que le moment où l'on arrive près d'elle. Verrez-vous les marquees dynamiques ou tremblantes ? L'écriture de Marilyn ou le robot ?
Une exposition qui étonne, qui questionne et qui permet de (re)découvrir des oeuvres de Parreno et de quelques contemporains. A voir avec celle de Pierre Huyghe au Centre Pompidou avec laquelle elle présente quelques similitudes (et qui nous permet de mieux comprendre qui est AnnLee).