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1. Canet, le 01 octobre 2007 La réalité du signe n'est pas dans son objet mais “dans” le processus

Publié le 28 décembre 2013 par Balatmichel

Canet, le 01 octobre 2007

La réalité du signe n'est pas dans son objet mais “dans” le processus

M. B. : Donc nous sommes le lundi premier octobre 2007… J'aimerais partir de ce bouquin-là… Psychanalyse, Logique, Éveil de coma. Je trouve que l'introduction a son intérêt pour ce que nous faisons… Je me propose de vous la lire, tant pis !… mais avec les commentaires, qui ne seront pas inutiles… (rires) Parce que ça pose la question du signe. Ce n'est pas long, il y a trois pages. Ça ne vous ennuiera pas trop… Et peut-être que ça vous donnera envie de le lire… j'en vendrais trois de plus… ou deux ou un… ou zéro, ce qui est le plus probable.

Le signe conçu comme un processus…

G. P. : D'emblée.

M. B. : D'emblée… est quelque chose qui ne dépend pas de ce que tel ou tel pense ou de ce qu'une quantité quelconque de personnes en pensent, autrement dit le signe est (au sens de ce terme depuis le XIIIe siècle) réel.

G. P. : … ça commence fort…

M. B. : Bon, « le signe conçu comme un processus », c'est une idée que vous commencez à avoir en tête, mais « l'indépendance du signe par rapport à la pensée de chacun », ça, c'est un nouveau point important. Je vous lis ce texte aujourd'hui, ou plutôt cette année, parce qu'il pose toutes les questions de l'interprétant. Et je vois que là, je l'aborde de front, donc ça vaut peut-être le coup d'aller regarder ça de nouveau ; et peut-être que ça permettra de redresser les conneries éventuelles. En tout cas, le signe est réel dans ce sens-là, c'est-à-dire que c'est le signe qui fait penser ; ce n'est pas la pensée qui fait le signe.

Depuis des années, depuis 1986, je fais des exposés de sémiotique, en public, et je dois dire que j'ai parfois été amené à faire des remarques qui s'appuyaient sur des exemples pris pendant les vacances.

Une année, c'était il y a bien longtemps, hélas, je passais des vacances au bord du Vésuve, à vrai dire près de Sorrente, et j'avais remarqué une chose : le matin, dès que je me mettais sur le balcon de la chambre d'hôtel où nous étions et que je voyais le Vésuve, je pensais au Vésuve… J'étais stupéfait de penser au Vésuve. Ça vous paraît comme ça, étrange, mais c'est quelque chose d'énorme. Et bien sûr, je peux penser au Vésuve sans être devant lui, la preuve aujourd'hui, mais pourquoi y penser quand on est devant lui ?

Public : On peut avoir plein de choses à penser…

M. B. : Ah !… « On peut avoir plein de choses à penser », donc je me dis quand même qu'il y a quelque chose dans la perception du Vésuve qui me contraint à penser au Vésuve : voilà. Bon, c'est une connerie, c'est une petite bêtise mais une bêtise vécue. Et les bêtises vécues, ça vaut de l'or parce que c'est incontournable : on l'a vécu, on l'a remarqué, on s'est posé la question, et ça vaut le coup.

Chez Freud, il y a plein d'exemples là-dessus : une comptine ou une idée saugrenue survient, si vous remontez le cours de l'histoire de cette comptine qui vous est venue tout à coup en tête, ou de cette idée qui vous a parue étrange, alors que vous étiez en train de faire autre chose, eh bien, vous verrez que dans les minutes qui précédaient, vous avez été en contact avec un signe qui pouvait évoquer cette chose-là. Donc on voit bien que la question du signe porte sur le fait que le signe, d'une certaine façon, s'impose. Même si vous niez l'avoir vu, il est pris en charge par le penser.

(…)


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