Je raconte souvent l’anecdote suivante, lorsque j’étais enfant, il n’y avait à la télévision que deux minutes de publicité par jour, le reste était constitué par des films et des émissions, quand le vide de la mire ne remplissait pas l’écran de longues journées, et les soirées se terminaient tôt, il y avait encore une indication de fin des programmes dans les journaux des programmes télé. Aujourd’hui, c’est l’inverse.
Il semble que la règle qui régit tout media, c’est que les débuts présentent de vrais programmes, puis la pub, les émissions stupides que l’on fait bourdonner, finissent par occuper tout l’espace disponible. Qui a encore le temps d’attendre 21h pour voir un film, et le voir coupé plusieurs fois par la pub ? Cela, en tout cas, échappe à mon entendement, et je me suis rendu compte qu’au fil du temps, j’en étais venu à ne même plus allumer la télévision.
On peut donc tirer ce grand principe lié à l’introduction de toute technologie, au début, on dispose d’un nouveau type d’informations ou de biens culturels, puis la graisse envahit tous les tuyaux, et le flux vital devient un filet de plus en plus réduit.
Je constate la même chose avec internet et les autres outils afférents. La messagerie est envahie par les spams, les pourriels, et je vois apparaitre de plus de merdiciels qui n’ont aucun intérêt et bombarde mon écran de signalisation de risques divers et de dysfonctionnements qui sont bien sur imaginaires. Certains moteurs de recherche sont de véritables calamités, qui renvoient de manière privilégiée sur des sites où il faut envoyer un SMS qui sera facturé, sans que cela soit annoncé à l’avance, pour accéder à des sites gratuits.
Abondance de pourriels et de merdiciels semble devenir la règle sur le net. Le net est une culture de la gratuité, et des gens investissent dans le net sans saisir cette culture, alors qu’il n’y existe pas de demande pour beaucoup des services payants proposés. Du coup, c’est un déversement de choses inutiles qui se profile, dont personne n’a besoin, et qui sont de véritables parasites du media. La pub finit notamment par recouvrir les écrans de youtube, et l’on doit subir des clips de pub aussi longs que les clips musicaux, à moins que les deux ne soient que des pubs.