Euh, t'es certain de sortir en bermuda et Hawaiian shirt et t'as exhumé le casque colonial britannique de ton grand-père, ça va pas la tête?
Bébé, ce soir is a night of tropical splendor, The Left Arm of Buddha envahit le Bar du Matin!
Un Bar du Matin blindé comme aux plus beaux jours, il faut jouer du coude pour atteindre le comptoir et te commander un zombie sans lime juice.
21h15' sur l'écran, un générique ' The Left Arm of Buddha' , a 90 minutes movie en 3 D!
Pas eu le temps de lire qui avait signé le scénario... Ugo Liberatore? Harold D. Schuster? Hal Walker? Byron Haskin?
Une panoplie complète de monstres, de pin-ups dansant pour un maharaja au regard aussi lubrique que cruel, quelques najas ou caïmans pas sympathiques, une tribu d'anthropophages ignorant les problèmes de cholestérol, des naïades sculpturales, des Polynésiens tout droit sortis d'un tiki-bar, un ou deux Tarzans, des pirogues descendant un fleuve exotique, des chutes vertigineuses... bref un condensé à rendre jaloux Cecil B.DeMille.
Pour le soundtrack, huit musiciens et pour ceux pour lesquels le cinémascope est synonyme d'urticaire, une affriolante danseuse élégamment dévêtue: Alissa the Flame of Cairo.
Line-up: surf guitar Michaël Bridoux, saxophoniste tenor ou soprano David Loos, baritone saxophonist et flûte Nicolas Talbot, marimba Damien Delvaux, contrebasse Christophe Collignon, keyboards Antoine Lafontaine, drummer Nicolas Léonard et aux Latin percussions Pierrot Delor.
Des antécédents?
Bridoux, oublie le saucisson, The Moon Invaders ou The Caroloregians - Loos, oublie le speculoos:
The Moon Invaders - Talbot, oublie Tintin, Wild Boar and Bull Brass Band - le surréaliste Delvaux, l'Orchestre à vents de l’IMEP - Collignon n'est pas député, il tient la basse chez Lady F - Lafontaine pianote dans le Nu Jazz Project - Monseigneur Léonard tambourine chez les Moon Invaders et Delor, non Jacques prend s, joue e.a. avec Cave Canem!
'Sebastian' un premier mambo dans la lignée de Yma Sumac entame la sauterie space age pop/ exotica.
Palmiers, plages de sable fin, bruissements de mandibules de lucanes ou autres coléoptères pas indigènes, quelques créatures pas apprivoisées, si t'es du côté de Dieudonné, tu diras des sauvages, sinon tu t'abstiens et tu restes politiquement correct... welcome in the glorious fifties, avanti pour un trip coloré et sensuel!
Première apparition de la flamme cairote pour un fluide sharqi, 'Lolitas'
Tu dis, Nagwa... la fille est trop filiforme... ma chère, nous sommes en 2013 pas en 1952, ventre plat et thigh gap!
'Fatima the dreamer'!
C'est pas des Bikinis?
Si, cool beach music, mais pas de bikini pour Fatima!
Bongos en folie, flûte Jungle Book: ' Sher Khan' et un 'Arabian Jerk' bien moite et groovy avec un son d'orgue à rendre jaloux Simon Rigot des Kriminal Hammond Inferno.
Un petit tour à Cuba avec 'Tabou' offrant des relents 'Tequila' des Champs.
Retour d'Alissa, voilée pour la circonstance, 'Caïro Bazar', suivi du collant 'Black Panther'.
' Soul sea adventures' rappelle en toi ( God knows why) 'Le Gentleman de Cocody' de Christian Jaque, musique Michel Magne, un chef-d'oeuvre!
Enchaînement swing, 'Spanish onions'( sur leur bandcamp 'spinach onions'), aussi succulent que les 'Cornichons' de Nino Ferrer.
'Drums a gogo' sera tribal, tandis que ' Misirlou' entame une suite mixant Latin jazz avec les Mille et Une Nuits, voyant le petit rat transformé(e) en perfide Shéhérazade, ' Jungle Fantasy' la voit regagner les coulisses.
' Left arm of Buddha' a spooky tune du maître du genre, Les Baxter and his Orchestra.
' Fortune Cookie' est amorcé par un duel percus/drums pendant que sur l'écran d'audacieuses embarcations défient des eaux tumultueuses.
Aïe, problèmes techniques, le piano électrique est inaudible, un saurien ricane derrière la contrebasse avant de se glisser dans un flot marécageux.
Un sorcier local rafistole l'orgue, la croisière redémarre, ' Burma train' ( Martin Denny), à droite des gibbons, ne pas nourrir svp!, à gauche Cal Tjader.
Tous aux abris, un 'Cyclone' est annoncé.
Mambo time, 'I surrender dear', à écouter sur "Persuasive Percussion" de Terry Snyder And The All Stars ( 1959).
Toujours aussi épicé: 'Bandidos' - le tasty ' Shish Kha Bop' avec les circonvolutions de l'appétissante Alissa pour faire passer les piments - ' Come with me', je vide ma bière, j'enfile mon paletot et je te suis - un 'Congo Train' ( Martin Denny) qui a probablement influencé Herb Alpert et son Tijuana Brass et pour finir avec la danseuse vêtue de noix de coco, une escale au Pakistan: ' Cricket of Karachi'.
Le Bar du Matin rappelle la clique à Boudha qui nous balance un dernier 'Jungle' mambo exubérant!
Spectacle hautement divertissant.
C'est à regret que tu quittes les températures tropicales et les Hollywood starlettes des années cinquante pour regagner ta petite auto puis le lit conjugal!