Vous trouvez le titre bien racoleur ? C’est le cas. Et c’est même assumé. Mais si ce titre est bien destiné à vous accrocher, ce n’est pas pour vous faire lire l’énième actualité si essentielle liée au buzz du jour ou vous faire larmoyer sur un chaton trop mignon, mais pour vous entretenir d’une réalité. Une réalité aussi injuste qu’injustifiée : aujourd’hui, en France, plus de 30 ans après le début de l’épidémie, il est interdit d’effectuer des soins de conservation pour les personnes décédées séropositives. Cela signifie quoi, très concrètement ? Que la famille et les proches d’une personne séropositive décédée ne pourront pas lui rendre un dernier hommage. Lui murmurer un dernier au-revoir. Lui déposer un dernier baiser sur le front. Vous trouvez cela normal ? Une personne séropositive n’a-t-elle le droit au même respect que toute personne défunte ?
Plus de 5 ans que je me bats avec d’autres associations comme Sidaction ou Act-Up Paris pour la levée de cette interdiction. 5 ans que je dénonce cette interdiction comme humainement inacceptable et dangereuse sur le plan de la santé publique. Pourquoi ?
Maintenir cette interdiction est intolérable et inacceptable pour les proches et les familles. Les défunts ont droit au respect. Tous les défunts. Pensez-vous que rajouter de la souffrance au deuil est une manière morale d’agir ? Je ne le crois pas.
Maintenir cette interdiction constitue également un non-sens en termes de santé. Elle crée une sécurité bien illusoire pour les thanatopracteurs : cocher une case sur un formulaire alors que plus de 30.000 personnes sont séropositives et ne connaissent pas leur statut sérologique. Respect de la personne défunte et sécurité de thanatopracteurs peuvent aller de pair. Comment ? Il faut Il simplement faire en sorte que les professionnels puissent travailler dans de bonnes conditions, notamment en leur donnant la possibilité d’œuvrer le plus possible en chambres funéraires. Ce n’est pas le cas aujourd’hui et le travail interministériel, maintes fois promis, est bien long à se mettre ne place.
Lever l’interdiction, voilà la seule solution justifiée et humaine. Cette opinion, ce n’est pas seulement mon opinion mais c’est celle de l’ensemble des associations de lutte contre le sida, celle du Conseil national du Sida, celle du Défenseur des devoirs, celle du Haut Conseil à la santé publique. C’est aussi celle de nombreux politiques et personnalités du monde du spectacle comme entre autres Omar Sy, Nikos Aliagas, Laetitia Hallyday, Anne Hidalgo … et de plus de 53.000 personnes qui ont signé la pétition demandant la levée de l’interdiction sur le site change.org.
Je ne sais plus quoi faire … alors, Papa Noël, dans ta hotte, ne te restait-il pas un dernier cadeau, un dernier cadeau en forme de respect dû aux défunts ?
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