genre: comédie, thriller
année: 1995
durée: 1h25
l'histoire: L'industrie porno dans trois endroits différents: à Paris, ou s'organise la cérémonie des Hots D'or, après 9 ans d'absence; Budapest, le nouvel eldorado du film pour adultes, et Los Angeles, à la rencontre de Tory Black, une actrice hors normes.
La critique d'Alice In Oliver:
Dans les années 90, beaucoup de productions verseront dans la comédie noir et cynique. C'est par exemple le cas de Petits Meurtres entre amis ou encore de Very Bad Things, des films qui lorgnent également du côté du thriller.
L'ultime souper, réalisé par Stacy Title en 1995, s'inscrit dans cette vague de comédies grinçantes. Hélas, cette production ne remportera qu'un succès critique. Le film est boudé au moment de sa sortie et ne dépasse même pas les 350 000 spectateurs.
Au niveau de la distribution, L'Ultime Souper réunit Cameron Diaz, Ron Eldard, Annabeth Gish, Ron Perlman, Courtney B. Vance, Jonathan Penner et Bill Paxton. Pour l'anecdote, Beau Bridges devait tenir le rôle de Norman Arbuthnot, mais déclinera l'invitation au dernier moment.
C'est donc Ron Perlman qui écope du rôle de ce politicien aux propos scandaleux. Pour le reste, difficile de comprendre pourquoi ce long-métrage a obtenu le Grand Prix au Festival du film policier de Cognac en 1996.
Dommage, car l'introduction est plutôt prometteuse. Ensuite, le scénario repose sur un concept assez amusant et original. Attention, SPOILERS ! Jude, Pete, Paulie, Marc et Luke sont cinq étudiants de aux idées libérales et progressistes.
Pete, en panne de voiture, est dépanné par Zack, un vétéran de la guerre du Golfe, et le groupe invite ce dernier à dîner. Mais au cours du repas, Zack s'avère être un raciste et nie la véracité de l'Holocauste. La conversation dégénère et Zack, après avoir menacé de violer Paulie, casse le bras de Pete avant d'être poignardé à mort par Marc. Le groupe décide alors d'enterrer le cadavre dans leur jardin.
Sous l'initiative de Luke, le groupe décide de nettoyer le monde de ceux qu'ils estiment potentiellement dangereux en invitant à dîner chaque dimanche soir des extrémistes de toutes sortes et en leur donnant au cours du repas l'occasion de changer d'avis sur leurs convictions personnelles.
Si l'invité ne change pas d'opinion, il est empoisonné pendant le dessert avec de l'arsenicc mélangé à du vin. Triés sur le volet, les invités et les meurtres à l'arsenic se succèdent. Certes, présenté comme cela, le scénario a l'air passionnant.
Hélas, le film finit par tourner rapidement en rond. En vérité, le long-métrage perd de son cynisme et de son côté réactionnaire quand il tombe définitivement dans le thriller bas de gamme, d'autant plus que la conclusion finale est archi prévisible.
Dommage car L'Ultime Souper propose toute une galerie de personnages hauts en couleurs: un prêtre homophobe, un GI fasciste, un chef d'entreprise esclavagiste ou encore une lycéenne sexophobe. Malheureusement, Stacy Title n'est pas une grande réalisatrice.
Au mieux, L'Ultime Souper pourrait s'apparenter à une pièce de théâtre parfois amusante, mais qui finit sérieusement par lasser après 45 petites minutes de bobine. Faute de pouvoir développer ses thématiques (à savoir une Amérique ultra libérale et perdue dans ses valeurs), Stacy Title s'attarde sur la psychologie bête et primaire de ses différents protagonistes, qui se découvrent une facette de serial killer. Mouaif, pas très convaincant tout ça, mais pas nul non plus.
Encore une fois, L'Ultime Souper possède un vrai potentiel mais ne l'exploite véritablement jamais, sauf durant ses 20 premières minutes.
Note: 07.5/20
L'ultime souper ** extrait ** par GrOuMe