L'histoire: Un soir en sortant du lycée, Carson se fait frapper par la foudre. Cet incident remet en question le destin qu'il s'était tracé depuis qu'il était enfant; à savoir devenir un des plus talentueux journalistes des Etats-Unis.
M'est avis qu'il va falloir sérieusement suivre les activités du jeune Chris Colfer dans les années à venir. Tous ceux qui connaissent Glee savent déjà qu'il est un excellent chanteur et comédien. Il est temps de découvrir ses talents de scénariste. J'ai tout de suite été attirée par le synopsis de Struck et je n'ai pas été déçue par le visionnage du film, bien au contraire. Tout repose sur le sarcastique Carson, lycéen misanthrope prêt à tout pour trouver des collaborateurs pour lancer un magazine littéraire, même à de sombres histoires de chantage. Alors certes, le personnage et l'histoire ne sont pas originaux mais leur traitement, s'il n'est pas brillant, est du moins très astucieux et drôle. Les piques de Carson sont purement jouissives! Fils spirituel d'un certain Gregory House, il se permet toutes les impertinences et personne, pas même sa mère dépressive, n'échappe à son regard critique. Tantôt moqueur, tantôt amer, Chris Colfer est toujours juste. Exit l'excessif Kurt Hummel, l'acteur dévoile une palette plus sobre de son jeu d'acteur et n'a pas besoin de se cacher derrière la chanson pour prouver son talent de comédien. Donc le très délicieux Carson est à la tête d'un journal dont tout le monde se fiche, sauf MalerieBaggs. Et là, deuxième excellente surprise en la personne de RebelWilson qui campe encore un personnage un peu timbré. Malerie ne se sépare jamais de sa caméra et sous ses airs nunuches, elle est moins bête qu'elle n'en a l'air. Les autres protagonistes sont plus anecdotiques, comme la cheerleader/reine du lycée ou le président du club de théâtre gay. On pourrait aller jusqu'à dire que ce sont des clichés mais c'est intentionnel, si l'on se réfère à l'excellente diatribe de Carson à leur encontre.
Derrière la première intrigue, à savoir l'affaire du magazine littéraire, se tient une seconde intrigue qui permet d'expliquer l'odieux caractère de Carson. Depuis le départ de son père, il vit avec une mère dépressive qui ne s'occupe pas de lui. Pire, elle torpille ses projets d'avenir par peur d'être abandonnée. Sa grand-mère ne le reconnaît plus. Son père, faisant fi des années pendant lesquelles ils ne se sont pas vus, l'invite pour lui présenter sa nouvelle fiancé, qui est enceinte. Tout cet arrière plan permet de donner plus de profondeur à un personnage qui pourrait vite paraître insupportable d'arrogance. Seulement, il est évident que l'aigreur de Carson lui permet de se protéger.
Le film s'ouvre sur la mort de Carson lorsqu'il se fait frapper par la foudre et mon premier réflexe fut de rire parce que c'est absurde. Le lien avec le personnage n'est pas encore créé donc ça n'a pas d'importance. Et puis à la fin, quand on a appris à l'aimer pour ce qu'il est, on se rend compte en même temps que les autres personnages que son absence se fait cruellement ressentir. Cela apporte une légère touche de mélancolie, juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans une débauche de pathos qui me donne envie de vomir.
Bien sûr, Struck comporte quelques défauts, notamment une ou deux longueurs. Cependant, je tiens à souligner le réel talent de Chris Colfer pour l'écriture. D'ailleurs, il a même publié un roman pour jeunes adolescents dont le premier tome s'intitule Le Pays des contes : le Sortilège perdu. J'ai entendu une ou deux bonnes critiques à la radio, et je suis curieuse de le lire (même si mon adolescence commence à dater)