Ce sont les premiers cas identifiés dans la région Caraïbe et Amériques avec transmission locale. Alors que 2 cas de chikungunya ont été confirmés sur l’île de Saint Martin début décembre 2013, un premier cas en Guyanne et que d’autres cas suspects sont en attente de confirmation dans les départements français d’Amérique, le séquençage du génome du virus vient d’être réalisé par une équipe marseillaise. Cette analyse qui révèle un génotype asiatique, va permettre d’optimiser le dispositif de surveillance épidémiologique.
Le Chikungunya, comme la dengue, est une maladie virale transmise par les moustiques du genre Aedes, notamment Aedes aegypti répandu en Guyane et dans toute la Caraïbe.
· A Saint Martin, la progression du nombre de cas suspects est considérée comme élevée. Au total, l’ARS estime entre 50 et 80, le nombre de cas suspects vus par un médecin depuis le début de l’épidémie.
· Un premier cas a été confirmé en Guyane. Saint-Barthélemy, la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont placés au niveau de vigilance renforcé le plus élevé compte-tenu de la proximité et des échanges avec Saint Martin. L‘objectif est d’éviter l’installation d’une chaîne locale de transmission pouvant s’étendre et entraîner la survenue d’une épidémie (Voir schéma ci-contre) avec délai de survenue d’un cas secondaire compris entre 9 jours et un mois.
L’identification du génome viral : Les chercheurs de l’IRBA (L’Institut de recherche biomédicale des armées), de l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et de l’Université d’Aix-Marseille ont travaillé à partir d’échantillons cliniques, puis ont isolé le virus en culture cellulaire pour l’identifier comme une souche de génotype asiatique, donc différente de celle qui a provoqué l’épidémie de 2006 à l’île de la Réunion et qui s’est ensuite diffusée dans l’ensemble de l’océan Indien. L’identification du génome viral va permettre, en facilitant la confirmation des cas, de renforcer encore le dispositif de surveillance épidémiologique.
Un contexte favorable au risque de contamination : Le virus du chikungunya n’avait jamais circulé dans la région et la population n’est donc pas immunisée et plus susceptible de contracter la maladie. La météo très pluvieuse a favorisé un environnement propice à la multiplication du moustique et les fêtes de fin d’année et le début de la saison touristique multiplient les échanges entre ces différents départements français d’Amérique.
Tous ces facteurs augmentent le risque de contamination.
Sources :
Communiqué IRD (Vignette)
ARS Guyane Epidémie de chikungunya à Saint-Martin: la surveillance se renforce en Guyane (Schéma)
European Virus Archive, www.european-virus-archive.com
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