L’équipe du petit prince est heureuse de vous retrouver pour plonger avec vous dans
l’univers à la fois populaire, méconnu, prisé, stigmatisé, fascinant et source de nombreux
fantasmes du tatouage.
Alors qu’une loi sera votée en janvier 2014 pour interdire l’utilisation de certaines
couleurs pour les tatouages (les autorités sanitaires alléguant un risque pour la santé), le
monde du tatouage se retrouve bouleversé dans son essence même.
Il y a quelques années encore cette modification corporelle venait signifier
l’appartenance à un groupe marginal : prisonniers, marins, bagnards, prostituées… Le
tatouage marquait l’adhésion à un certain nombre de valeurs, une originalité
revendiquée ainsi qu’une position sociale ancrée aux marges de l’idéologie dominante.
Aujourd’hui le tatouage s’est largement démocratisé. Un français sur 10 serait tatoué.
Avec une adhésion massive à cette pratique, le message s’étiole et l’intention symbolique
s’efface au profit d’une recherche esthétique soumise aux exigences de la mode.
La tendance s’est donc inversée. Les tatoués se retrouvent dans toutes les couches de
population : du banquier de Wall Street à l’actrice médiatique en passant par le prof
d’université. Le tatouage serait-il donc devenu un phénomène de mode dépourvu
d’ancrage symbolique ? Comment les individus considèrent-ils leur entrée dans le
monde des tatoués ? Quelle place occupe la symbolique du dessin et l’histoire
individuelle dans les différentes pratiques du tatouage ? Un tatouage a-t-il la même
signification dans différents lieux géographiques ?
Va-t-on avec cette loi de janvier 2014 vers une interdiction progressive du tatouage ? Le
tatouage risque-t-il de devenir à nouveau une pratique marginale flirtant avec
l’illégalité ?
Pour en parler avec vous ce soir, Dessine-moi un mouton reçoit Anna Mazas, auteur d’un
livre sur le tatouage « Life under my skin, 40 portraits de tatoués » (publié en septembre
2011 aux éditions MKF) et Elise Muller, anthropologue.
Présentation: Anaïs
Chroniques: Adeline, Mélanie
Interview: Zéphyr
Réalisation: Mélanie