Ne reculant devant aucun sacrifice, alors que je cuve péniblement mon foie gras, je me dévoue pour vous parler de boxing Day, qui tombe bêtement le 26 décembre, alors qu’on pourrait se reposer tranquillement des excès de la veille. Mais bon, on s’adapte aux coutumes locales.
Le 26 est férié et fait donc partie des festivités de Noël en Angleterre. C’est pratique pour les familles, on peut faire le 25 chez la tante Mary qui rate toujours sa dinde et son brushing et boxing Day avec Granny Pam, qui ressort tous les ans son disque de Cliff Richards chantant Noël, ( ça existe, c’est un supplice), un jour chez les grand parents maternels, l’autre chez les grand parents paternels. Tout le monde est content. Ça permet aussi de finir la dinde, sous toutes les formes possibles et imaginables, en curry, en ragoût, en sandwichs, en croquettes, en soupes, en gratin, j’ai même trouvé une recette de soufflé à la dinde.
Mais ne nous leurrons pas, boxing Day, c’est surtout le premier jour des soldes…pardon, THE SALES!!!! (Poussez un cri d’hystérie ici). Les images délirantes de la cohue monstre devant les portes de Harrod´s et la bousculade qui s’en suit font le tour des journaux télévises du monde entier, pour une raison qui m’échappe. Il y a des gens qui n’hésitent pas à camper devant les magasins avant l’ouverture pour ne pas rater la paire de chaussettes griffées à -70% ou le pull à plumes et perles en granit de Vivian Westwood moitié prix qui va leur changer la vie.
National rail, qui gère le réseau ferré, a toujours la bonne idée, ce jour là de faire des travaux sur les voies, impossible pour moi d’aller à Londres, sauf à prendre les légendaires replacement bus, bus de remplacement donc, dont la rapidité est proportionnelle à leur confort, c’est à dire proche de zéro. Et cette année, la tempête n’a rien arrangé, les routes et le réseau ferré sont encombrés d’arbres déracinés. Bref, je n’irai pas faire les sales londoniens pour boxing Day. Ça tombe bien, si on patiente quelques jours , les prix imitent les arbres et continuent à chuter et la foule a le temps de se disperser.
Boxing Day, c’ est aussi l’un des jours les plus importants de l’année pour l’Ado et des millions d’anglais : il y a football! ( deuxième cri d’hystérie). Du moindre village avec son équipe de division perdue jusqu’aux grands stades de la premier league, c’est l’effervescence. Les gens vont au match en famille, bonnet de père Noël au couleur de leur club sur la tête. Les chaînes de sport s’arrachent les vedettes retraitées, c’est un jour de fête pour le ballon rond. La rumeur court que Thierry Henry va refaire une apparition sur sky sports. On murmure que pour participer aux réjouissances, Arsene Wenger (entraîneur d’Arsenal, qui rit quand il se coince les doigts dans une porte) pourrait exceptionnellement sourire, José Mourinho aussi (entraîneur de Chelsea, aussi réjoui naturellement que son collègue). Et Sir Alex Ferguson ( ex entraîneur de Manchester United, à la couperose suspecte) devrait nous gratifier d’une de ses merveilleuses tirades, très festives aussi, d’où il ressort en substance que tous sont nuls, sauf lui! Les matchs du boxing Day sont joyeux et bon enfant…en principe. Demandez à l’Ado, qui vient de sortir son écharpe rouge et blanche de gunners ce qu’il en pense. Faut pas rigoler, Liverpool a ravi la première place à Arsenal, c’est le moment de la reprendre. Taïaut!
Bref, que les anglais soient plutôt gastronomes, accro au shopping ou sportifs, boxing Day est un grand jour!