Languedoc Roussillon : la faillite du Sud !

Publié le 26 décembre 2013 par Michelsanto

 

La région Languedoc-Roussillon décroche dans la crise et l'inversion de la courbe du chômage ( cette absurdité statistique ! ) y paraît un lointain espoir. Depuis fin 2011, la région affiche ( restons sur les seuls chiffres qui comptent : ceux de l’INSEE ) le plus fort taux de France métropolitaine pour atteindre 14,8 % au deuxième trimestre 2013, devant le Nord - Pas-de-Calais. Avec cet accablant constat que cinq des dix zones d'emploi les plus touchées par le chômage en France se situent dans notre région (Alès, Sète, Narbonne, Béziers et Agde-Pézenas); et que trois de nos départements affichent les taux de chômage les plus élevés en France métropolitaine : les Pyrénées-Orientales (15,7 %), l'Hérault (15,2 %) et l'Aude (14,8 %), selon les données les plus récentes de l'Insee (la moyenne étant de 10,5 %). 

Pendant très longtemps, trop longtemps, le manque d’industrie et un emploi concentré dans les services à la personne ( fonctions publiques comprises )  le bâtiment, et dans des entreprises dont 95% d’entre elles ont au maximum 10 employés, ont été présentés comme des atouts dans une société en voie de tertiarisation avancée. Il y eût même des chercheurs de l’Université de Montpellier 1 : Berger, Fornairon, Catanzano et Rouzier ( Cf Rouzier et son ouvrage  « La Revanche du Sud » ), pour théoriser cela et nous expliquer que le sud explorait,  s’imposait … que les hommes, les activités, la culture mettaient le cap au Sud...

Des analyses et des thèmes opportunément repris par des élus qui en font toujours leur miel sous la forme de campagnes de communication. Un voile d'images et de slogans dont le seul but est de masquer un lourd conservatisme social qui assure la reproduction sur elle même d’une élite politique régionale vivant exclusivement ou presque de la redistribution de la rente publique.

Le problème, en ces temps de crise structurelle, est qu’il n’y a plus rien ou presque à préempter dans les budgets nationaux et européens pour en répartir ensuite la manne, par le biais des collectivités  locales, toujours aux mêmes clientèles économiques et sociales. Quant à la ressource fiscale régionale, il n’est pas besoin d’y compter pour, en compensation, tant elle est faible ( plus de 30% des ménages échappent à l’impôt ! ), y puiser les manques à gagner exogènes . C’est donc à une véritable « révolution » des mentalités, de sa culture,  et de ses pratiques sociales et politiques qu’est nécessairement conduit le Languedoc Roussillon pour sortir de la trappe du décrochage économique, du chômage endémique et de la pauvreté.

Son drame est que je n’aperçois rien dans les propositions de ceux qui « le pensent » et le « gèrent » aujourd'hui qui pourrait radicalement en changer le cours…