Noël est synonyme de partage, n'y a-t-il rien de mieux qu'un blog pour partager moi qui est loin de tout et près de vous ?
Noël évidemment, c'est le Père Noël, pour moi Parisienne, petite fille qui attendait de partager ses cadeaux avec ceux qu'elle aime. Petit parcours du combattant à Athènes, trouver un cadeau qui soit utile, qui soit pas trop cher et surtout dont je suis sûre qu'il fera plaisir. Non pas que je ne puisse offrir le cadeau un peu plus onéreux mais c'est une chose qui ne se fait pas, surtout en temps de crise, et surtout lorsque nos amis proches sont dans le besoin.
Mais je ne voudrais pas vous parler de cette crise qui nous lamine en Grèce, je ne l'ai pas fait pendant tous ces mois de silence parce que je ne voulais pas le faire - comme si ça pouvait changer quelque chose ! - je voudrais vous parler du Père Noël.
Alors Monsieur le Père Noël ne passera pas en Grèce, tout simplement parce qu'il ne passe jamais le jour de Noël. D'ailleurs il ne s'appelle "Père Noël", c'est Saint Basile.
Mais avant de passer à Saint Basile, prenons les choses dans leur ordre :
La veille de Noël, les enfants se sont levés de bon matin pour passer de maison en maison, pour chanter les chants de Noël (les kalantas) en jouant de leur "trigone" (une pièce de métal en forme de triangle pour l'accompagnement musical), ramasser quelques pièces et quelques friandises - mais ils préfèrent les piécettes !
le 25 au matin, le Père Noël ne passera pas. Il faudra que les enfants attendent encore quelques jours pour l'échange des cadeaux. Le sapin de Noël même s'il trouve sa place dans tous les foyers n'est pas l'élément traditionnel grec : en Grèce, le symbole de Noël c'est un beau voilier en bois généralement décoré et placé bien en évidence sur les cheminées.
Après la soirée du réveillon, quoiqu'en général les Grecs s'attablent plus le jour de Noël en famille,
A Noël, pas de cadeau - même si chez nous nous distribuons nos cadeaux ce jour là, c'est un mixte occidental de notre famille. Ne mélangeons pas ce jour chrétien, la naissance de Jésus, et ce rite, cet engouement pour nos achats excessifs.
Enfin la période des fêtes de fin d'année s'achève par le baptême de Jésus, ce qu'on appelle "Ta Fota" (Epiphanie), l'une des fêtes orthodoxes, troisième et dernière festivité d'un rite de 12 jours, avec Pâques, les plus importantes. l'Epiphanie en Grèce, comme Noël et le lendemain de Noël (25 et 26 décembre) sont des jours fériés en Grèce.
La Grèce est un pays de marins, la mer et son bleue intense se retrouve partout : le voilier, symbole de Noël, le drapeau et son bleu/blanc. Ce jour là, le 6 janvier, le prêtre purifie l'eau de la mer, il jettera un crucifix dans l'eau et de jeunes hommes (et parfois des femmes maintenant) plongent dans l'eau glaciale de l'hiver pour le rattraper. L'heureux gagnant recevra alors la bénédiction de l'Eglise.
Les chants de Noël (les kalantas) accompagnent encore une fois toutes les étapes du rite de Noël : nousavons les kalantas d'avant Noël, ceux d'avant le jour de l'An et en dernier les kalantas du jour des lumières (Ta Fota) qu'on entend de plus en plus rarement.
Alors ce gros bonhomme n'est toujours pas passé en Grèce : Saint Basile tarde encore un peu. Patience !