Alors que de nombreux patients atteints de la maladie de Parkinson vont souffrir, en plus des symptômes moteurs « classiques », d’une baisse de perception des émotions transmises par les expressions faciales et les intonations de leur entourage, cette recherche de l’International School of Advanced Studies (SISSA-Italie) suggère que cette déficience sensorielle n’est que transitoire et majoritairement liée aux traitements médicamenteux et aux microlésions produites par l’implantation d’électrodes en cas de stimulation cérébrale profonde.
De précédentes études ont montré que la stimulation cérébrale profonde, une thérapie de plus en plus largement utilisée, qui stimule électriquement, via de microélectrodes implantées, les neurones de régions spécifiques du cerveau, peut entraîner ce type de troubles.
Les chercheurs italiens rassurent aujourd’hui en suggérant que cette intervention, certes chirurgicale, n’explique que quelques symptômes transitoires et n’a qu’un effet transitoire sur ce déficit de perception des émotions.
Dégoût, tristesse, des émotions difficiles à percevoir : Marilena Aiello, auteur principal de l’étude et son équipe ont comparé les performances de 12 patients atteints de la maladie de Parkinson avec celles de témoins en bonne santé, dans les 4 situations suivantes : avant l’intervention, avec et sans traitement médicamenteux, et après l’intervention, à quelques jours, puis à quelques mois. Les participants devaient reconnaître des émotions véhiculées par les expressions du visage ou les intonations de la parole. Les chercheurs constatent que,
· les patients n’ont aucune difficulté de perception par le mode auditif (intonations), alors qu’ils éprouvent des difficultés par reconnaissance visuelle (expressions).
· Cette différence est significative même avant l’intervention et, curieusement, ce déficit de perception s’avère particulièrement prononcé lorsque l’émotion exprimée est le dégout.
· Après l’intervention, le déficit de perception visuelle est particulièrement prononcé également pour la tristesse, mais ce déficit, précisent les chercheurs n’est que transitoire.
Ce déficit s’expliquerait par les microlésions produites par l’implantation d’électrodes et par l’arrêt brutal des médicaments après l’intervention, mais pourrait se résorber en quelques mois.
Source: Cortex 19 Dec, 2013 DOI: org/10.1016/j.cortex.2013.11.003 Emotion recognition in Parkinson’s disease after subthalamic deep brain stimulation: Differential effects of microlesion and STN stimulation (Schéma NIH)
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