Entre Depardon, la grande roue, Braque, Vallotton et Cartier, ça n'arrête pas au Grand Palais ! Pour ma part, j'ai pu visiter Braque, Vallotton et Cartier. Allez, je vous raconte...
Commençons par Braque. Étonnamment, les premières salles étaient les plus blindées. Le fauvisme et le cubisme, ça plait. Et ça intrigue. C'est un peu un jeu de découvrir la construction du tableau et la disparition du motif. Et puis ça commence avec de la couleur. Par contre, c'est plus sombre dans les années 20. Et puis ça tourne beaucoup trop autour de la nature morte. Et franchement, passées les premières salles, je me suis sentie de moins en moins réceptive à l'oeuvre du peintre. Ah si, sa période grecque m'a bien plu... ses chevaux de bronze, ses illustrations de la Théogonie d'Hésiode. Mais sinon, quelle application, quelle sobriété qui confine à l'ennui. Est-ce moi ou tout cela manque de vie ?
Avec Vallotton, on change complètement de style. Vous ne connaissez rien de ce peintre ? Ce n'est pas très étonnant. Ce n'est pas le plus populaire des stars des musées ou des cours d'histoire de l'art. Discret, un style bien à lui, on a du mal à le cataloguer. Et ce n'est pas plus mal. Personnellement, j'ai aimé sa façon de jouer sur le trait, le contour, la netteté mais aussi le flou. Certaines lignes m'ont rappelé Tamara de Lempicka.
Il est également intéressant parce qu'il touche un peu à tout : photo, paysage, portrait, nus, scènes mythologiques... et xylographies ! Et là, je peux vous dire qu'il est drôlement bon. Il dose parfaitement les blancs et les noirs, le plein et le vide.
Cette exposition permet à la fois d'admirer beaucoup de ses œuvres (présentées par thématiques) mais aussi de découvrir la vie d'un peintre inclassable. Entre réalisme et symbolisme, il donne un vrai coup de fouet à la peinture mythologique.
Quant à l'exposition Cartier, j'ai été enchantée par la beauté des pièces présentées et très agréablement surprise par les premières vitrines. Tout ce qui concerne l'histoire de la maison, ses créations, ses soutiens jusqu'à l'art déco était très bien : l'information était bien dosée, intéressante et illustrée. Et puis on passe aux inspirations : Egypte, Orient, proche ou lointain. Là, on perd un peu de vue le fil historique. Et l'on croise les personnalités qui ont fait réaliser des pièces uniques au joaillier : le maharadjah de Patalia, Elizabeth Taylor, Maria Felix. Bref, on reste dans le très bel objet d'art mais le propos se dilue dans le people. Et ça manque un peu d'explications "techniques". Y a-t-il une taille de pierre Cartier ? Un serti Cartier ? Certes, il y a bien les pendules mystérieuses mais j'ai trouvé que le côté "comment crée-t-on tous ces beaux bijoux ?" manquait un peu. Petit plus : la scénographie est très chouette et les projections sur les voûtes sont superbes.
Allez donc voir Vallotton, c'est certainement ce qu'il y a de plus enrichissant actuellement au Grand Palais. Et pour les filles amoureuses de mode, de belles pierres et de magasines people, n'hésitez pas, l'expo Cartier reste éblouissante !