Ses ancêtres étaient venus de la province du Jiangxi sous la dynastie Ming et s’étaient installés comme paysans. Sa langue natale était non pas le mandarin mais le xiang, dialecte en grande partie compris des autres chinois et qui restera caractéristique de ses discours. Mao ne maîtrisera d'ailleurs jamais le putonghua, la langue standard chinoise que son propre régime mettera en place.
Il est soldat pendant 6 mois pendant la révolution chinoise de 1911 et débarrassée de la tradition dynastique, la Chine tombe dans une vive confusion. Le nouveau gouverneur du Hunan, libéral opposé tant à l'impérialisme qu'au pouvoir centralisé de Pékin fait cesser la culture du pavot et interdit l'importation de la drogue. Pendant un certain temps, une presse libre est autorisée, fustigeant les excès des Puissances, à la grande consternation du consulat britannique.
En 1917, Mao fonde la Société d’étude du peuple nouveau avec son nom à consonance radicale, presque révolutionnaire, a la prétention de "rénover le peuple chinois". Au même moment en Union Soviétique, la révolution de février suivie de la révolution des Bolcheviks changent cette partie du monde à jamais ce qui aura aussi un large impact sur les visions du jeune Mao Tsé-Toung.
Universitaire, Mao voyage avec un de ses professeurs, son futur beau-père, jusqu’à Pékin où il assiste au mouvement du 4 mai 1919. Ce professeur, en plus de le conseiller sur les cours à suivre pour faire de ce paysan un bon intellectuel, lui trouve un emploi à la bibliothèque. Tsé-Toung plonge dans les livres afin de se défaire de ce complexe de fils de paysan.
La plupart des étudiants de son âge vont étudier en France mais les langues, autres que le dialecte Hunan, seront toujours une difficulté pour Tsé-Toung. De toute sa vie, il ne sortira de Chine d'ailleurs qu’une seule fois, en novembre 1957, en Union soviétique.
En 1920, Mao Tsé-Toung adhère définitivement au Marxisme.
À 28 ans, Mao participe à la première session du congrès du Parti communiste chinois à Shanghai. Deux ans plus tard, il est élu comme l'un des cinq commissaires du 3e bureau central du Parti au cours de la session du troisième congrès.
Lors des deux premiers mois de 1927, Mao retourne dans la province du Hunan et voyage pendant un mois à travers le Xiangtan et quatre autres districts ruraux. Il expose ses conclusions dans un fameux document : le "rapport sur le mouvement paysan au Hunan". Ce travail est considéré comme le point de départ décisif vers l’application de ses théories révolutionnaires violentes. La même année, Mao lève une armée appelée l’armée révolutionnaire des travailleurs et des paysans. Il déclenche en septembre le soulèvement de la récolte d’automne. Ses troupes seront défaites, et elles seront forcées de quitter la province du Hunan. Mao réorganisera ses forces dans les montagnes.
Mao Tsé-Toung entreprend la longue marche qui le confirmera comme le chef des communistes chinois.
Tsé-Toung expose sa Nouvelle Démocracie pour la Chine, largement calquée sur le marxisme-léninisme adapté auc conditions chinoises. Entre 1941 et 1945, le "mouvement de rectification" élimine 800 000 membres du parti. Cette épuration est plus ou moins noyée à l'internationale, dont l'actualité est occupée par la Seconde Grande Guerre. Mao est établi comme théoricien quasi exclusif du parti et assurent de manière définitive son autorité. En juin 1945, Mao est en outre porté à la présidence du Comité central, poste créé à l'occasion, à celle du Bureau politique et à celle du secrétariat du PCC, et est ainsi consacré seul et unique chef du parti.
Le prestige de Mao grandit alors que Tchang Kaï-Chek est de plus en plus critiqué par le peuple à cause de ses liens avec les États-Unis et les puissances occidentales. En effet Mao jouit de l’image du combattant de l’impérialisme (japonais comme européen) tandis que les nationalistes sont dénoncés par les communistes comme des valets de l’impérialisme au sein d’une population qui souffre encore de l’humiliation de la guerre de l’opium.
Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Tsé-Toung proclame l’avènement de la République populaire de Chine. Cette prise de pouvoir met fin à une longue période de guerre civile marquée par l’invasion japonaise et la Longue Marche, le parti des nationalistes de Tchang Kaï-Chek s’étant exilé à Taïwan.
Ainsi, entre 1958 et 1960, Mao met en œuvre le Grand Bond en avant, mouvement de réformes industrielles censé permettre de "rattraper le niveau de production d’acier de l’Angleterre" en seulement 15 ans.
Mao place dans la force du peuple, du « prolétariat » des espoirs démesurés : les paysans seront surexploités, on leur demandera de tout faire en même temps, des récoltes à la production sidérurgique.
Cette politique entraîna à la fois une grande croissance industrielle et une grande famine dans les campagnes, près de 50 millions de morts. Le Grand Bond en avant engendre une famine d’une ampleur désastreuse. Mao dira étonnament dans cette triste gestion "Quand il n’y a pas assez de nourriture, des gens meurent de faim. Il vaut mieux laisser mourir la moitié de la population, afin que l’autre moitié puisse manger suffisamment.".
En URSS, Staline avait aussi imposé le Grand Tournant de 1929 à 1934 provoquant de lourdes famines, en Ukraine entre autre (toutes effacées des livres d'histoires).
La confiance du peuple en l’idéologie de Mao est fortement ébranlée. Il doit quitter son poste de Président de la République, mais demeure Président du parti. Le culte de l'image que Staline a établi avec succès en URSS est le même outil de propagande que Mao met en place et qui lui vaut une quasi immortalité.
En 1972, Tsé-Toung change sa stratégie et se rapproche des États-Unis afin d'en faire un potentiel allié vis-à-vis de l'URSS.
Par la suite, la politique idéologique extrême menée par Mao Tsé-Toung fera l’objet de critiques ouvertes au sein du Parti communiste chinois, qui met fin au culte de la personnalité et à l’idolâtrie qu’il avait lui-même organisée et intensifiée à la fin de sa vie.
Dans l’historiographie officielle chinoise, il reste néanmoins considéré comme le grand libérateur de la Chine et le constructeur de la Chine moderne. Mao étant le fondateur du régime chinois actuel, son image continue d’être honorée, bien que la politique économique suivie aujourd’hui par ses successeurs n’ait plus guère de points communs avec le maoïsme.
Mao Tsé-Toung meurt le 9 septembre 1976 de la sclérose latérale amyotrophique à l'âge de 82 ans.
Vivant, il aurait eu aujourd'hui 120 ans.