L’homme qui aimait trop la Guadeloupe, René, Emile BOISNEUF dit Achille René-Boisneuf !

  Achille RENE BOISNEUF, né le 9 novembre 1873 et décédé le 29 décembre 1927.

Né le 9 novembre 1873 à Gosier (Guadeloupe). Fils naturel d'un ex-esclave émancipé en 1848. Brillantes études secondaires au lycée Carnot de Pointe-à-Pitre où il obtient son baccalauréat. Se lance dans la politique à la fin du siècle en participant au "Comité de la jeunesse républicaine" fondé en 1891 par H. Légitimus. Il rompt avec ce dernier et quitte le parti socialiste en 1899. En 1901, il est élu Conseiller Général. Dés lors, et jusqu'en 1914, il se bat sans relâche, parfois avec une extrême violence, contre Légitimus dans le cadre d'un parti l'­« Union Républicaine » et d'une alliance avec G.Gerville-Réache.

En 1904, il lance son journal "Le Libéral" dont les bureaux furent saccagés en 1906, par des partisans de Légitimus. Il riposte par la suite en tuant deux hommes. D'autres épisodes sanglants émaillent le parcours de René-Boisneuf qui devient maire de Pointe-Pitre en 1911. Entre 1913 et 1922 il est président du Conseil général. En 1914, puis en 1919, Boisneuf est élu député de la Guadeloupe (Grande-Terre).

Partisan de l’assimilation, Achille René-Boisneuf en compagnie du député martiniquais Marie-Samuel Joseph Lagrosillière, fondateur du mouvement socialiste en Martinique, Lagrosilliaire présente sans succès à la Chambre des députés un projet de loi tendant à transformer les colonies antillaises en département français.
A partir de 1922 débute la "descente aux enfers". Il perd tour à tour tous ses postes électoraux et se débat dans de graves démêlés judiciaires mais, après un séjour en prison, peut redevenir maire de Pointe-à-Pitre (1926).
L'opposition acharnée de son ancien compagnon de lutte, G. Candace, provoque un sérieux affaiblissement du "boisneufisme " en Guadeloupe. Usé, Achille René-Boisneuf meurt à Pointe-à-Pitre le jeudi 29 décembre 1927
Il est l’auteur d’un Manuel du conseiller général des colonies qui demeure une référence en matière d’histoire institutionnelle coloniale.

René Boisneuf fait référence à Adhémar Esmein qui bien que décédé depuis près d’un siècle (1913), reste aujourd’hui encore dans la mémoire des juristes comme le père fondateur du droit constitutionnel républicain, à travers notamment la diffusion de ses Éléments de droit constitutionnel français et comparé, qui ont connu huit éditions successives entre 1896 et 1928.

Adhémar Esmein

Le colloque qui lui a été consacré en janvier 2007 à l’Université de Cergy-Pontoise, visait à explorer pour la première fois cette oeuvre majeure, qui prend racine dans la tradition libérale héritée tout à la fois du parlementarisme anglais et de la Révolution des Lumières. Elle a marqué en profondeur la construction du droit constitutionnel français ainsi que son enseignement.

La publication des Actes permet ainsi de mesurer, dans une approche scientifique et critique, l’importance réelle d’une oeuvre qui a orienté, plus que toute autre sans doute, notre manière de comprendre le droit constitutionnel. Cette œuvre aura aussi grâce à René Boisneuf contribué à la formation des élus d'outre-mer.

Un Grand Merci à Monsieur Christian Honoré pour les magnifique photographies de l'arrestation de Achille René Boisneuf et du sac de ses bureaux.