Je vous relate donc cet entretien avec ces deux danseurs d'une gentillesse et d'une patience incroyable quant-à mes erreurs de débutant avec ma caméra sur cette interview. J'ai été accompagné par un de nos talentueux photographes du staff MALADAMAN.
D'autres entretiens suivront dans les mois à venir, toujours avec ces personnages qui ont fait, font et feront le HipHop ou le Rap sur Marne la Vallée!
Bonjour Mamé, bonjour Kanon.
Pouvez vous vous présenter ?
Mamson : je m'appelle Diarra Mamé, on m’appelleMamson sur scène. Je danse depuis 17 ans, depuis 1996 et ma spécialité est le house danse, le hiphop, la break danse. Je suis membre du wanted posse et du sérial stepperz.
Kanon : bonjour je m'appelle Kanon Zouzoua , danseur depuis 14 ans maintenant. Je fais partie du collectif ghetto style, danseur hiphop tout simplement.
Pouvez vous nous présenter vos différentes équipes et les thématiques dans lesquelles vous travaillez et je pense par exemple au Ghetto Style ?
Kanon : c'est un collectif nommé ghetto style, parce que nous voulons briser ce préjugé lié au mot ghetto. Nos mettont l'accent sur des actions plus positives afin que lorsque des personnes pensent au ghetto cela ne soit pas forcément lié à du négatif.
Nous sommes environ 50 artistes de par le monde qui essayent de faire véhiculer le mouvement par différentes actions comme la danse, le rap, le djaing, le graff , la musique.
Mamson : pour ma par c'est le collectif wanted. Il existe depuis 1993. J'ai intégré le groupe en 1999. A l'origine ce dernier ne comptait que des danseurs de Marne la Vallée (Noisy le Grand, Torcy, Noisiel, Lognes, Champs sur Marne) puis plus tard d'autres d' Antony, de Cergy, de Saint Malo, ou de Clermont-Ferrand ont rejoint le groupe. Donc c'est plutôt un groupe de Marne la Vallée.
Sérial Stepperz a été fondé par deux membres du Wanted Posse, Babson et Hugson, qui avait pour but de créer un collectif basé sur les stepps et qui ne dansait pas que sur de la house mais aussi sur de la top rock, du hiphop, même le break et en même temps mélangeait l'ancienne et la nouvelle génération.
L'année 2014 se termine dans quelques jours, a t-elle été un bon cru ?
Mamson : pour moi oui, j'ai été jury pour le juste debout ce qui est une bonne expérience et 2013 représente les 20 ans du Wanted et pendant toute l'année nous avons fêté cela. Pendant le juste debout nous avons fait un show pour l'anniversaire, ensuite c'était le Casino de Paris, puis l'émission « la France a un incroyable talent », et pour finir nous avons fait la Villette pour marquer le coup et finir en apothéose.
Kanon : 2013 a été une année plutôt décisive . On a essayé de se lancer sur plein de nouveaux projets, d'en améliorer certains, de ne pas faire les mêmes erreurs qu'en 2012. En termes de travail et d' événements avec le ghetto style nous avons vu le chemin à suivre, comment nous devions appréhender les choses, comment tout simplement faire du biznes. Donc une bonne année mais c'est plus une année qui annonce 2014. Je vais rester un peu flou sur cette année 2013.
Pouvez vous nous expliquer vos style de danse, pourquoi vous les avez choisies ? Ces styles ont ils toujours été les mêmes ou bien en avez vous changé à un moment et la encore pourquoi ?
Mamson : j'ai choisi la house dance parce que c'est ce qui me plaît par rapport à la musique, la house musique. J'ai commencé par le break, ensuite le hiphop. Je me suis mis à la danse debout parce que je m'étais blessé, je ne pouvais plus breaker et je voulais toujours danser . C'est arrivé comme ça naturellement. Puis je me suis mis au hiphop new style.
La house c'est plus par kiff . C'est vraiment la musique quand je vais en soirée , des échanges. Je pense qu'il y a plus de liberté de danser, tu n'es pas trop coincé dans des codes, tu peux créer les tiens. C'est vraiment une question de liberté.
Kanon : mon style de danse est principalement lié à ce que j'écoute et aussi à ce qui me passe par l'esprit tout simplement. Quand je danse on remarque vraiment que j'ai un style à part dans le sens ou j'ai vraiment pas du tout les mêmes bases que certaines personnes , je ne me prend pas la tête avec ça en fait et je danse plus avec mes influences qui sont les clips américains, les gestuelles des rappeurs , celles que l'on peut avoir dans la vie de tout les jours. J' utilise tout cela dans mon style de danse, c'est ce qui fait ma petite touche perso.
Comme Mamé, j'ai commencé par d'autres styles comme le Bboy. Je me suis mis dans le debout parceque ça m'a un peu saoulé. Je voulais voire autre chose tout simplement et mon style est venu naturellement.
Quelles est votre actualités du moment ?
Mamson : depuis la vilette je suis en mode repos et à partir du 25 décembre nous partons au Mali pour un projet d'échanges culturels.
Kanon : nous organisons des soirées en ce moment sur Paris à bastille dans une boite de nuit qui s’appelle le Khao Suay, tous les jeudi . Nous avons fait une session hier jeudi 19 décembre et nous reprenons le 09 janvier après les fêtes. Nous sommes aussi en partenariat avec d'autres structures pour des événements, notement le 18 janvier avec le Dancehall International France qui se passera à la Villette et un autre en février à la Bellevilloise à Paris (plus de précisions dans quelques temps). Nous sommes dans plein de choses pour 2014 avec la tournée du fusion dont nous avons repoussé le fusion-concept pour la fin d'année. Donc plein d'actualités mais nous préférons ne diffuser que le concret.
Le HipHop a t-il évolué depuis vos tout début ? si oui comment vous y êtes vous adapté ?
Mamson : le hiphop a évolué, c'est à dire que maintenant et si on le compare à il y a 10 ou 15 ans, on voit du hiphop partout que ce soit à la télé dans les publicités, c'est ouvert maintenant. Comment est ce que l'on s'est adapté : quand on nous appele et comme nous sommes déjà dedans, c'est très facile. Le hiphop a pris beaucoup d'ampleur et maintenant on peut en voir du vrai comme du mytho avec ce que l'on peut voir à la télé et qui ne nous représente pas. C'est partagé en fait, du cinquante cinquante.
Kanon : le hiphop a beaucoup évolué, déjà du point de vue musical. On voit des artistes qui étaient déjà là à l' époque et qui ont changé leurs façons d' appréhender la musique. Le hiphop a pris pleins d'influences, qui étaient autour, pour renforcer celui d'aujourd'hui.
C'est un peu mitigé, mais je trouve que la musique d'aujourd'hui ressemble plus à ce que j’apprécie. Au point de vue du hiphop en général, ça a évoluer comme Mamé l'a dit on en trouve un peu partout, et c'est une bonne chose mais cela a un coté négatif avec des débats avec le D E de hiphop. Il y a donc une évolution mais est-ce dans le bon sens ? Peut être pas. Je laisse le temps décider...
Quels sont les battles que vous nous recommanderiez en Ile de France et plus encore sur toute la France voire pourquoi pas sur l'étranger ?
Kanon : il n'y a pas d'ordre dans ce que je dis mais dans de ce que je vois en île de France, il y a des battles prédominants comme le Cercle Endergrund, un battle incontournable comme le Juste Debout qui lance la nouvelle année des danseurs, le miens qui est le Fusion-concept (Mamé confirme) qui commence à s'installer, et un battle que j'ai apprécié dans l'année est l'Urban Nation à Bondy. C'est un concept pas mal avec lequel j'ai bien accroché et je pense qu'il va évoluer. Il y en a plein d'autres que j'ai oublié alors il ne faut pas m'en vouloir. Sur cette question je ne parle que des gros battles, où il y a un enjeux où à la fin du battle cela peut changer le cours de l'histoire dans le hiphop, changer la donne, changer qui est le numéro 1. Inconsciemment nous avons tous des classements de danseurs, qui tiens l' année sur le moment, qui est le plus remarqué, qui évolue. On peut se référer à ces gros battles pour savoir tout cela. Voila ce sont mes gros battles, ceux que je recommande en Ile de France.
Sur l' étranger je recommande le juste debout, puisqu'il fait le tour du monde. Contrairement à ce que l'on peut penser en Europe, je recommande le HIPHOP International. J'y étais jury cette année, à Las Végas, c'est une très grosse compétition avec plus de soixante pays représentés. Elle est dominante aux états-unis. Je vous conseille également le DZ dont j'ai eu de bons échos aux japon. Donc payez vous des billets d'avions et allez y.
Mamson : je crois que Kanon a tout dit, j'ai les mêmes références. Je peux rajouter aussi le House Dance for Ever à Amsterdam, le hiphop for ever , whoping for ever, tout ces événements qui prennent de l'ampleur au niveau international, c'est du 1VS1, il faut être prêt pour le gagner, il faut se taper. C'est un battle que je conseille, allez la bas. Kanon à vraiment tout dit.
Je sais Kanon que tu aimerais monter un grand événement dans le style fusion concept peut être , penses tu que cela soit possible sur Marne la Vallée ?
Kanon : oui c'est possible sur Marne la Vallée, avec mon équipe nous sommes en train d'y réfléchir, savoir comment aborder la chose, comment la proposer aux municipalités, parce que pour monter un gros événement il faut de l'aide, même si nous faisons tout tout seul, pas de sponsors, pas de subventions, rien. Nous voulons quelque chose d'exclusif sur Marne la Vallée parce que des choses banales il y en a eu, des battles, sans dire que c'était des mauvais battles. Il faut garder une part d'exclusivité pour se démarquer des autres. Donc, nous travaillons dessus.
Mamson, les Wanted Posse fêtes leurs vingts ans ? Sauf erreur je n'ai pas vu d'événement à ce sujet sur Marne la Vallée qui est le lieu de naissance du groupe, est ce qu'il y a quelque chose de prévu sur notre territoire pour cet anniversaire, si non en fonction de ton calendrier et de celui du « posse » est ce qu'il est encore possible d'imaginer une scène en 2014 ?
Mamson : en fait, nous n'avons rien prévu en rapport avec notre anniversaire, mais nous allons nous produire sur Torcy au mois de mars, nous sommes en création, il y a un spectacle qui tourne et pour les projets futurs c'est en cours.
En 1995 la Seine et Marne était un lieu prépondérant et incontournable du HIPHOP en France. Qu'en est-il maintenant ?
Mamson : je pense qu'avant il y avait pas mal de choses pour le hiphop, beaucoup de salles accessibles, je parle plutôt de la danse, et même en termes d'événements, de scène . Je me rappelle qu'il y avait les 8 heures pop, tous ces choses sans lesquelles je ne saurais rien sur le hiphop, je n'aurai pas connu les rappeurs, les danseurs. Plus le temps passait, question de budget , il y avait de moins en moins de choses pour le hiphop alors nous sommes allé ailleurs dans le 93, le 94 pour voir ce qui s'y passait.
Kanon : à Meaux je dansais avec les Fantastik Armada qui m'ont initié à l' approche du hiphop. Nous allions aux événements comme à Chelles où je regardais. Je savais que cela ne se passait pas qu'ici, donc il fallait bouger. A l' époque il n'y avait pas internet , pasFacebook, et pas Youtube, le seul moyen de vivre ces choses la c'était le contact humain, parler aux gens, poser des questions comme « tu t'entraines où », « lui il vient de telle ville ». Si cela n'avait rien à voir avec ta ville, tu prenais le train, tu y allais. Des fois, dans le train, tu croisais un autre danseur. Tout ceci m'a juste donné le départ pour aller voir ailleurs.
Vous donner des cours tout les deux. Sa se passe à quel endroit ?
Mamson : je donne des cours sur Paris à la Juste Debout School et j'en donne aussi ici à Noisiel avec mon association pour booster les choses dans ma ville. Les cours que je donne à la JD School sont à la carte, sans être obligé d'être inscrit à l'année, tu viens le jour même et c'est accessible à tout le monde. Les cours que je donne sur Noisiel, il reste de la place, sont des cours à l'année. On prépare un spectacle pour la fin de l'année, c'est pour les jeunes.
Kanon : c'est a peu près pareil que Mamson. Je donne des cours à la JD School, c'est à la carte, tu viens tu prends ton cours tu te détends, tu vois autre chose. Je donne des cours à Chelles aussi pour l'association Art4D, c'est à l'année, il y a de la place, nous sommes ouvert à tout le monde, et c'est deux fois par semaine.
Bientôt les municipales approchent. Si vous aviez un souhait à voir exaucer par le futur maire de votre ville, quel serait-il ?
Mamson : pouvoir faire un événement sur Marne la Vallée à Noisiel et avoir une vrai salle de danse avec des miroirs un parquet, pas juste un local mais une vraie salle de danse. Nous avons beaucoup de danseurs,mais pas de vraie salle de danse ouverte h24 car parfois nous avons besoin de nous entraîner pendant plusieurs heures mais nous ne pouvons répéter actuellement que deux heures et c'est pas suffisant.
Kanon : je ne suis pas trop la politique mais j'aimerai bien qu'il soit ouvert aux jeunes, qu'il se rende compte que nous sommes tous unis par une chose, le hiphop. Nous pourrions faire plein d'activités dans une salle de danse ou des cours de djaing, des événements et on verrait...
Mamson : il y a du potentiel ici, je trouve dommage qu'on ne les remarque qu'une fois qu'ils se soient fait un nom ailleurs . C'est souvent ça : ah ils viennent de Marne la Vallée, c'est une fierté. Mais avant cela on ne nous a pas aidé. C'est ce qui est dommage.
Quelle sont vos projet pour l'année à venir ?
Mamson : des projets d'organisation de battles. Je continu mes projets de battles. Toujours des projets avec Wanted, même après vingts ans, toujours plein de choses en cours.
Kanon : pour nous c'est à peu près la même chose, mais dans notre collectif on s'attaque plus à un projet de danse pure, création d'un spectacle donc plus dans le créatif. Sur l'événementiel on s'attaque plus et on se positionne plus sur d'autres continent. Nous sommes en projet avec des pays pour la tournée du fusion. Sur le continent américain en dehors du fusion, nous essayons d'étendre le nom au maximum possible dans des actions concrètes, pas seulement dans la promotion.
Le but de cet interview est d'en savoir un peu plus sur les personnes qui font le hiphop ou le RAP sur Marne la Vallée ?
Qui me conseillez vous de rencontrer dans les prochains mois ? Kanon : déjà Zoubir, du Chelles Battles Pro, qui est vraiment une référence du break en terme de battle avec le GoT. Il est de Marne la Vallée. Il y a les Cercles Underground, l'organisateur Hakson habite à Lognes .
Mamson : Hakson est sur Paris maintenant mais parfois il est à Lognes.
Kanon : il y a également chaque membres du Wanted qui sont d'ici à la base, et là je suis sur leurs terrain. Je pense qu'au niveau danse, ces noms la peuvent en apporter d'autres à rencontrer. Il y a aussi Fantastik Armada qui sont de Meaux, avec Karim Gadji qui n'est plus trop dans le hiphop mais a tellement apporté. Il s'est mis dans une autre discipline dans laquelle il éxelle mais je pense que c'est vraiment un artiste intéressant à rencontrer.
Mamson : il y a aussi Bboy THIAS de Noisiel, qui est un ancien des danseurs Fantastik et a pas mal représenté. Il est membres également des Sérials Stepperz et du Ghetto Style.
Mamson, Kanon merci pour cette entretien...