par Laurent Ayerdi-Caudine
Parmi les nombreux arguments qui nous sont renvoyés à la figure par les anti-ours, il y a le fameux "avant"... Oui "avant" de s'occuper des ours, il y a des choses plus importantes à faire et gnagnagna !
Bien sûr les éleveurs, le nez dans le guidon ont du mal à voir la catastrophe culturelle et naturelle qu'est, pour moi, la déchéance d'un animal. On parle là de l'ours. On pourrait parler des abeilles, des batraciens, du gypaète etc... Plus généralement, c'est toute la faune et la flore sauvages qui font les frais de ce type de raisonnement.
Mais au fond il y a une seule et même raison qui provoque la destruction de toutes ces espèces, c'est la mainmise de l'homme sur le territoire. Les éleveurs de l'ADEB, ceux d'ELB, par leurs dernières prises de position, niant l'ours des Pyrénées et l'extirpant du patrimoine culturel, ne font que suivre, encourager et se rendre complices de cette occupation humaine désastreuse. Cette occupation qui a débouché sur la catastrophe écologique et le massacre de la diversité biologique et la diversité culturelle, auxquels nous sommes confrontés. Il y a cette idée tenace - qui n'a pas encore fait sa révolution copernicienne - qu'il est normal que les humains occupent l'espace à leur guise.
On pourrait parler du lien entre diversité culturelle et diversité naturelle. Le Basque dans cette société n'est-il pas lui même un ours ? Les deux ne réclament-ils pas le droit à la liberté et à l'autodétermination ? Mais bien sur que non, car le Basque est un humain, et l'ours n'est qu'un ours, n'est-ce pas ?
L'homme qui s'est cru longtemps au centre de l'univers est persuadé encore aujourd'hui être l'espèce la plus importante de la planète. Il se pourrait bien qu'il tombe très rapidement de son trône.
Laurent Caudine
15 février 2011
“Avant de secourir les animaux, il faudrait songer aux hommes.”
Voici un texte de Théodore Monod qui pourrait répondre à ceux qui nous disent "qu'il y a mieux à faire que s'occuper des ours et des taureaux alors que des enfants crèvent de faim".
« Je n’aime pas la chasse parce qu’elle est devenue un passe-temps, un divertissement, un jeu : on continue, hélas, à tuer, et avec des armes de plus en plus efficaces, mais désormais par simple plaisir, pour s’amuser…
On souhaiterait ne plus voir ressassée indéfiniment l’objection banale : avant de secourir les animaux, il faudrait songer aux hommes… Comme s’il s’agissait, parce que l’on veut mettre fin à des massacres de baleines, de jeunes phoques, de panthères ou d’orangs-outangs, d’oublier la détresse des enfants, les pauvres maisons écrasées par les bombes ou les cris des torturés…
Il ne s’agit pas de ceci ou de cela, et l’on voudrait être bien certain que les infatigables ressasseurs de ce misérable et si commode argument, s’ils refusent la pitié pour les bêtes au nom d’une priorité, se trouvent bien eux-mêmes aux avant-postes dans le combat pour l’homme. Ce n’est pas évident. Pour beaucoup d’entres eux, ce n’est pas, on peut le craindre, l’un ou l’autre mais bien : ni l’un ni l’autre »
Théodore Monod
«On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités.»
(Mahatma Gandhi)
par Etienne Boyer
Ce n'est pas parce qu'on défend l'ours des Pyrénées qu'on ne s'indigne pas de la faim dans le monde, de la mise au ban totalement injustifiée d'Aurore Martin, du comportement de Kadhafi (et de celui des américains, dans un autre registre). Tout cela participe de la même lutte, car la source de tous ces maux est la même : c'est cette propension qu'à le plus humble des hommes à être inexorablement attiré par le pouvoir...
Être le meilleur, le plus fort, le plus beau, le plus riche, le plus sexy, le plus cruel, le plus dévastateur.
Être "LE PLUS" que tout le reste pour épater la galerie, imposer durablement sa marque sur la planète, ou juste se sentir vivre!
C'est cela, la nature humaine, la seule Nature qui vaille d'être combattue!
Etienne Boyer (Source)
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