Critique Ciné : Diana, biopic boursoufflé

Par Delromainzika @cabreakingnews

Diana // De Oliver Hirschbiegel. Avec Naomi Watts et Naveen Andrews.


Comment peut-on faire un biopic aussi mauvais sur l’une des personnalités les plus intéressantes de la fin du siècle dernier ? Surtout qu’avec Naomi Watts dans le rôle titre il y avait largement de quoi faire mais le film tombe dans tous les pièges. Que cela soit dans ceux des bons sentiments à vous donner du diabète ou encore la réalisation appauvrie par la volonté de faire dans le mélodrame aussi plat qu’une feuille de papier. Mais je pense que le plus gros problème n’est pas forcément tout ça mais plutôt le fait que Diana se concentre sur l’une des parties les moins intéressantes de la vie de la Princesse de Galles : sa relation extra conjugale avec Doddy. Ce dernier, incarné par un Naveen Andrews encroûté nous offre un téléfilm façon Lifetime, sans envergure ni même une once d’ambition. A vouloir trop en faire le personnage de Diana en devient donc niais. Que cela soit dans ses actions les plus importants (et notamment son engagement) ou encore du point de vue de sa relation avec ses enfants et avec son amant. On a l’impression que le scénario est passé dans une machine à laver et qu’il ne reste plus grand chose sur le papier.
1er Septembre 1995 : La princesse de Galles et le docteur Hasnat Khan sont présentés l’un à l’autre par Oonagh Toffolo, amie de Diana, au Royal Brompton Hospital de Londres. Officiellement séparée du prince Charles depuis décembre 1992, Diana a connu plusieurs aventures amoureuses décevantes. Alors qu’elle s’interroge sur le sens à donner à sa vie, elle s’éprend du chirurgien pakistanais et, pour une fois, parvient à garder quelques temps secrète leur liaison. Son divorce définitivement prononcé en août 1996, Diana veut croire à un avenir possible avec cet homme qui l’aime avec ses qualités et ses défauts, indifférent à l’image d’icône princière qu’elle incarne aux yeux du monde depuis plus de quinze ans.
Oliver Hirschbiegel aurait pu donner un peu plus d’envergure à son biopic mais celui-ci fait tout le contraire. Il se contente de film ça comme s’il avait devant lui une sorte de téléfilm de l’après-midi. Vous savez ces téléfilms fleuves que l’on pourrait croire adaptés du genre de romans que seule les ménagères semblent vouloir lire. J’ai beau aimé des trucs de ménagères par moment, ici c’était quand même du grand n’importe quoi. L’histoire ne prend jamais le temps de se concentrer sur ce qui est intéressant dans la vie de cette femme et tombe alors dans le piège de la romance gavée aux bons sentiments. Cette impression d’avoir été fourré comme une dinde de Noël m’a énormément déplu. Tout simplement. Diana avait tout pour être une belle histoire, un beau film même mais il ne se passe jamais rien. Tout est enfermé dans une boîte Tupperware stérile. Naveen Andrews est parfait en plus dans le genre mec légèrement pompeux. Dans le film son personnage est terriblement niais. En tout cas, cela me rappelle un peu ce téléfilm qui avait été fait sur les derniers jours de Diana.
Une horreur. Sauf que Diana est encore pire… C’est vous dire. Comment un truc pareil a pu sortir au cinéma. Certainement avec le nom de Naomi Watts. Cette dernière est certainement la seule chose à sortir de ce film et encore, je ne sais même pas qu’il faut réellement prendre le temps de la sortir. Pourtant mis en scène par le très bon réalisateur de La Chute, Diana échoue à tous les niveaux. Et quelle chute d’ailleurs. Passer d’un très bon film à un navet en l’espace de quelques années c’est difficile. De plus, le film ne cherche jamais à approfondir quoi que ce soit et préfère donc s’apparenter à une sorte de roman photo où l’on suit toutes les chroniques de vie de Diana dans les magazines people. Et cela n’a même pas le côté pervers du magazine people, ce plaisir coupable que l’on va lire chez son dentiste ou son médecin. Non, il n’en est rien. Je me demande qui a osé valider un tel scénario dans un premier temps et ensuite laissé un tel film sortir…
Note : 1/10. En bref, aussi hermétique qu’une boîte Tupperware, le film amoncelle les bons sentiments et noie ainsi son spectateur.