L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunica-tions (ARPT) va lancer une étude sur la possibilité d’utiliser un seul numéro pour l’exploitation de la 2G et de la 3G.
Une commission, composée des représentants des trois opérateurs de téléphonie mobile en plus de ceux de l’ARPT, sera installée la semaine prochaine pour « voir la démarche à suivre pour mettre en place une seule numérotation ». « La double numérotation sera donc maintenue jusqu’à ce que la commission communique ses conclusions », a indiqué Mohamed-Toufik Bessaï, directeur général de l’ARPT, lors d’un point de presse tenu hier à l’APN. La décision prise par l’ARPT concernant la nécessité de mettre deux puces distinctes pour chaque autorisation d’exploitation répond à « une obligation juridique » et « non pas technique », explique-t-il. Au lancement de la commercialisation de la 3G, l’ARPT a « donné la possibilité d’utiliser une seule puce avec deux numéros différents pour chaque exploitation, à condition que les opérateurs soient capables de différencier entre les chiffres d’affaires, la fiscalité, le nombre de clients et autres », a-t-il expliqué dans son exposé lors de la journée d’étude sur la 3G, organisée, hier, au siège de l’APN. Fatma Zohra Dardouri, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, a affirmé, pour sa part, que la mise en exploitation de la 3G a été faite après l’octroi d’une « nouvelle licence », et il est donc important de prendre en considération « le calcul des chiffres d’affaires ». « Il est donc impératif de séparer le trafic de la 2G de celui de la 3G », a-t-elle indiqué. L’autre point important soulevé par la ministre concerne la nécessité « d’avoir une identification parfaite » des abonnés de la 3G. Le directeur de l’ARPT dira que les opérateurs sont tenus de demander aux futurs acquéreurs leurs nom et adresse avec obligation de présenter une copie de la carte d’identité nationale. Ces mesures ont pour but d’éviter l’anarchie qui a caractérisé le lancement de la 2G et les problèmes d’ordre sécuritaire et d’atteinte à la vie privée des personnes. Cette précaution concerne également les enfants dont l’abonnement à la 3G se fera au nom des parents. « Les enfants doivent impérativement être déclarés. Cela sert aussi à sécuriser le contenu qu’il consulte », a-t-elle dit. Cela peut se faire à travers « l’obligation de filtrer un certain nombre d’informations et de bloquer l’accès aux sites pouvant présenter un danger pour les enfants ». « L’ARPT n’accepte aucun autre moyen d’abonnement que ceux indiqués dans le cahier des charges », a indiqué Mohamed-Toufik Bessaï, précisant que « ce sont des lignes rouges que les opérateurs ne doivent pas franchir ». En estimant que la 3G est « un moyen complétant les efforts de développement de l’internet à haut débit », Mme Dardouri a précisé qu’Algérie Télécom est en train de baliser le terrain pour le lancement de la 4G « afin d’accompagner l’opération d’intensification des réseaux de haut débit ». Ces technologies vont permettre « l’amélioration de l’accès à l’internet et la diversification des services électroniques ». Les efforts consentis dans ce segment sont destinés notamment aux zones enclavées. Interrogée sur le cas Djezzy qui n’a toujours pas lancé la 3G, la ministre affirme qu’« au lancement des offres commerciales, les opérateurs n’étaient pas au même niveau de préparation du réseau et Dezzy prépare très activement ses services aux clients ». Le directeur de l’ARPT estime que cet opérateur n’est pas en situation de hors-la-loi. « Il a droit à six mois pour mettre en œuvre son réseau ». Larbi Ould Khelifa, président de l’APN, a souligné, lors de son intervention, que le gouvernement a consacré une enveloppe de deux milliards de dollars pour la mise en place de la 3G, appelant à l’utilisation de cette technologie pour faciliter la vie des citoyens.
Nouria Bourihane
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