Né dans l'extrême pauvreté de Barnwell en Caroline du Sud en 1933, Joseph James Brown Junior voit son nom inversé sur le baptistaire par erreur et deviendra James Joseph Brown Junior. Quand sa mère quitte son père et que celui-ci invite de multiples nouvelles copines dans la maisonnée, James laisse tomber le "Junior" légalement.
Son père l'envoie se faire élever par une tante, propriétaire d'une maison de prostituées. Il va à l'école jusqu'en 7ème année et se débrouille en amassant de l'argent ici et là. Il cire les souliers, lave la vaisselle, passe la balai dans les magasins (les vole un peu dans le processus) vend des timbres et lave des voitures en échange de quelques sous. Il chante et danse aussi.
Il est alors très inspiré par Louis Jordan.
Il forme des petits bands de chant qui se donne en spectacle avec succès dans les écoles secondaires, apprend l'harmonica, la guitare, le piano et la batterie mais à l'âge de 16 ans il est trouvé coupable de vol à main armé et envoyé dans un centre de détention juvénile. Avec des instruments de fortune, Brown continue de faire de la musique au centre de détention et c'est avec la promesse de se trouver un job et de chanter la parole du seigneur Jésus qu'il est libéré à 19 ans.
Il tente sa chance comme boxeur puis comme lanceur de baseball mais une blessure à la jambe le force à changer de vocation.
Il se marie une première fois en 1953. Il se mariera trois fois dans sa vie et sera père 12 fois. (Marié et hors-mariage)
Il forme un groupe gospel puis joint un groupe de R & B nommé The Famous Flames. Son idole Little Richard a le même agent que son band et celui-ci écrit les mots please, please, please sur une napkin que Brown garde jalousement sur lui. Il se jure d'en faire sa première composition, ce qu'il fait. La chanson vend pour plus d'un million ce qui les rend important. D'autant plus que Little Richard, maintenant immense, a quitté pour une autre compagnie plus payante, ce qui offre toutes les dates prévues pour ces spectacles aux Famous Flames.
Malgré la nouvelle visibilité, le groupe de Brown n'obtient plus beaucoup de succès de la même ampleur. Quand Little Richard quitte le métier pour la prêtrise, l'étiquette de di$que met de la pre$$ion sur Brown pour qu'il prenne $a place dans le coeur de$ gen$. Brown compose un playdoyer pour le public qui remet le groupe au sommet des palmarès en hiver 1959. On faut suivre rapidement avec un autre morceau tout aussi populaire.
En 1960, Brown commence à devenir un phénomène.
À l'automne 1962, Brown insiste auprès de sa gérance pour lancer un album enregistré en spectacle, ce que lui déconseille vivement les fonctionnaires de la musique. Brown est têtu et gagne sa bataille le disque est tout de même lancé en mai 1963 et deviendra non seulement un album culte de Brown mais aussi un album enregistré au Library of Congress des États-Unis et le 25ème jugé meilleur de tous les temps par le magazine musical Rolling Stone. Pendant 14 mois l'album cartonne sur les palmarès.
Brown est riche et forme alors sa propre compagnie de disque. En tournée avec les Rolling Stones à l'été 1965, Brown et son band éclipse les bad boys d'Angleterre et Mick Jagger, flabbergasté par Brown et son équipe, lui volera TOUS ses moves pour en faire sa propre signature sur scène. Cet été-là, Brown obtient un autre hit qui lui vaudra cette fois, un grammy.
En octobre 1965, la consécration mondiale. Brown devient immortel. 1966 lui est tout aussi favorable. 1967 fait naître le funk.
À partir de 1968, la voix de Brown est moins chantée que placée telle un instrument dans des arrangements souvents répétitifs et d'un style émergeant: le funk. Fela Kuti s'inspirera beaucoup de ses longs jams et le rap aussi dans la manière d'utiliser la voix en musique. La musique de Brown est bientôt réduite à son essence rhytmique ce qui lui donne une puissance sexuelle exceptionnelle.
L'empire musical de Brown devient exponentiel. Il est une influence majeure pour Sly & The Family Stone, Funkadelic, Charles Wright & The Watts 103rd Street Rhyhm Band, Booker T & the M.G.'s et combien d'autres.
Brown engage des musiciens, mêle les univers du jazz, du blues et du soul, compose pour des amis, achète une station de radio dans sa région natale, une autre au Tennessee et une autre encore à Baltimore (devinez ce qui y joue?).
En 1972, après une tournée en Afrique, il appuie ouvertement la réélection de Richard Nixon ce qui lui vaut la dissidence d'une large partie de son public afro-étatunien. 1973 est une année difficile alors que le public le rejette peu à peu et que l'impôt lui court après. Brown enregistre deux trames sonores pour des films de blaxploitation. Le surnom du parrain de la soul lui est collé.
1974 reconstruit rapidement un pont d'or pour James Brown. Il termine même l'année à Kinshasa au Zaire en Afrique pour le fameux Rumble in the Jungle entre Muhammed Ali et George Foreman.
En 1976, Brown reprend ses vieilles habitudes de larcins et vole un riff de Carlos Alomar qui était de son band vers la fin des années 60. Bowie et Alomar, fans de Brown, fermeront les yeux puisque la chanson ne sera jamais un hit.
D'ailleurs Brown ne produit plus de hits et à partir de 1977 amorce son déclin.
Ses chicanes avec le fisc font s'écrouler son empire. Un essai disco est une catastrophe.
Les films le ressucitent ici et là. La télé aussi. Stallone lui offre une vitrine pour son dernier gros hit.
Il remporte un grammy cette année-là.
En 1988, il est arêtté deux fois, la première pour possession d'armes illégales et non enregistrées et possession de drogue, et la seconde pour conduite dangereuse alors qu'il coursait sur l'autoroute. Lors de cette dernière arestation, il agresse un policier et se trouve encore en possession d'une arme non enregistrée. Il est envoyé en prison pendant trois ans.
La rappeur MC Hammer tente de le réhabiliter avec un de ses morceaux.
En 1993, Brown confesse que sa vie n'est plus aussi facile.
Entre 1987 et 1995, Brown est arrêté 4 fois pour violence domestique. En 2004 il va même en cour pour se défendre d'avoi bléssé son amoureuse du moment, ne fera pas de prison, mais devra payer une ammende à la victime.
Le 23 décembre 2006, son dentiste remarque que Brown semble très mal en point. Comme Brown a toujours refusé de se déclarer malade en toute circonstances, il ne consulte pas et on doit le forcer à se rendre à l'hôpital.
Il y mourra de complications cardiaques (Brown était un grand consommateur de drogues de toutes sortes) consécutives à une pneumonie mal traitée à l'âge de 73 ans aujourd'hui, il y a 7 ans.
Laissant derrière un très sérieux héritage musical malgré les tendances crasses de l'animal.