Je vais vous parler d’un temps que ceux qui ne nous lisaient pas il y a un an ne peuvent pas connaître. Tout avait commencé l’automne dernier, vers le 21 juillet… car oui, en Belgique, c’est le début de l’automne et la fin du printemps à cette date. Dès ce jour donc, je vous avais emmené dans un périple de 16 semaines à travers le monde des consoles pourries, des machines improbables et des échecs lamentables de l’Histoire vidéoludique. En cette fin d’année 2013, je me suis rappelé ces articles et le plaisir que j’avais pris à les écrire et vous les partager. L’audience de Be-Games s’étant bien développée depuis lors, je me suis dit qu’il était temps de les faire découvrir à nos nouveaux lecteurs, et redécouvrir à nos plus anciens fidèles J
Après un premier teaser, c’est avec l’Atari Jaguar que nous inaugurions ce dossier. Vous avez pu découvrir comment un enchaînement incroyable de mauvaises décisions avait mené Atari vers la faillite. Une semaine plus tard, nous nous sommes dirigés vers Sega, un des deux plus importants constructeurs au début des années 1990, qui nous avait sorti la très médiocre Megadrive 32X, le premier mauvais choix technico-commercial qui allait provoquer la mutation de la firme japonaise de fabricant de console en un simple éditeur multi-supports. Place ensuite à Nintendo pour un double article consacré aux deux pires machines de la firme de Kyoto, le Virtual Boy et le Nintendo 64DD. Deux consoles lancées sur un marché qui n’en voulait pas, les échecs commerciaux étaient assurés pour le géant nippon.
Apple n’était pas en reste avec sa première tentative d’infiltrer le marché des consoles, la Pippin, un appareil hybride PC/console que la firme américaine n’avait pas osé commercialiser seule, Bandaï se proposant pour la fabriquer, sans aucun succès. Il faut dire qu’avec un line-up parmi les plus nazes de l’Histoire, c’était difficile de s’imposer face à la Saturn, la PlayStation et la Nintendo 64…
Par la suite, nous avons parlé pendant trois semaines des appareils à la mode durant la première moitié des années 1990, à savoir les « lecteurs multimédias de salon », ces appareils prévus pour faire à peu près tout et n’importe quoi, mais surtout n’importe comment. Le premier engin présenté était la Philips CD-i, la tentative lamentablement ratée de la société néerlandaise de revenir sur le marché des consoles après le (relatif) succès du Videopac au début des années 1980. Gageons qu’elle aurait dû s’abstenir… Un autre géant du secteur pendant les eighties, Commodore, y a aussi été de son « tout-en-un », la Commodore CDTV, une drôle de machine qui n’aura jamais trouvé son public malgré quelques titres pourtant intéressants. Enfin, un petit tour par la société The 3DO Company et leur console éponyme, la 3DO, s’imposait pour clôturer ce triptyque en beauté. Une firme créée dans le seul but de lancer une nouvelle console dans un segment déjà renié par les consommateurs, pour environ un mois de salaire de l’époque, c’était juste très con de la part de ses inventeurs… Mais au final, quand on voit les nouvelles consoles, PlayStation 4 et Xbox One en tête, on réalise que ces « créatifs » avaient juste 20 ans d’avance finalement…
Après cela, nous avons parcouru trois consoles portables qui ne se sont heureusement pas retrouvées dans beaucoup de poches. Tout d’abord, le curieux croisement entre une console et un GSM, la N-Gage de Nokia, pari complètement raté pour les finlandais, la faute à un design mal pensé et une ergonomie complètement à la ramasse. Vient ensuite la console qui restera certainement comme le plus gros pétard mouillé du jeu vidéo, la Gizmondo. Annoncée à grands coups d’annonces-chocs et de déclarations tapageuses, la console sera un bide retentissant avec à peine 14 jeux sortis, la plupart le jour du lancement, et une durée de vie limitée à quelques mois à la suite de la faillite de sa société conceptrice. Gageons qu’elle ne manque pas vraiment au secteur. Mais la palme de la console portable la plus foireuse de tous les temps revient à la Game.com de Tiger Electronics : deux ports cartouche, un écran tactile en noir et blanc avec un effet de « ghosting » insupportable, des portages de grandes licences (Duke Nukem, Resident Evil, Sonic, …) à la limite de l’injure, un mode en ligne qui n’en a que le nom et obligeait à se brancher en Ethernet à un modem, cette machine avait tout pour ne pas plaire et s’est d’ailleurs lamentablement vautrée.
Il était alors temps d’aborder le top-5 de nos consoles pouraves, la crème de la crème avariée, le summum de la « mauvaisitude », les consoles dont les concepteurs ont creusé si profondément dans la nullité qu’ils y ont trouvé du pétrole ! Tout d’abord, vous avez pu découvrir la Loopy de Casio, une console 32-bits destinée à un marché féminin à base de gros clichés débiles. C’est bien connu, les filles qui jouent aux jeux vidéo sont toutes des grosses moches asociales qui rêvent de rencontrer le prince charmant et de devenir des princesses ou des stars de la mode, il leur fallait donc une console n’offrant que ce type de jeux… Quoi ? Une nana qui explose tous les mecs sur des jeux de baston ? Mais c’est impossible mon bon monsieur, qu’ils vous diraient chez Casio…
La console qui a échoué au pied du podium est la Dina, un clone complètement raté de la célèbre Colecovision. Bien que disposant de deux manettes, attachées à la console par un câble latéral (comme les premiers modèles de Famicom, vive l’inconfort), le pavé numérique typique de la machine d’origine est situé… sur la console ! Adieu les jeux à deux, tout comme les softs nécessitant l’utilisation d’autres accessoires pour jouer, ceux-ci ne pouvant se brancher sur la Dina. Bref, quitte à faire un clone, autant le faire bien, ce qui est très loin d’être le cas.
La médaille de bronze a été attribuée au LaserActive de Pioneer, une console utilisant des LaserDisc comme support de jeu, compatible avec les jeux Megadrive et PC-Engine via l’ajout de modules extérieurs, qui coûtaient trois fois le prix des consoles concernées… En deuxième position, on reste sur des LaserDisc avec la Halcyon de RDI, une console écoulée à quelques exemplaires seulement, qui aura mené la société l’ayant créé à la faillite avant de démarrer sa commercialisation. Cette machine coûte aujourd’hui plus de six mois de salaire moyen et ne dispose que de deux pauvres jeux sans intérêt, tout aussi rares.
Enfin, la bécane qui s’est vue décerner le titre peu envié de console la plus foireuse de toute l’Histoire du Jeu Vidéo, celle qui couvre de honte toutes les personnes ayant participé à sa conception, porte le nom d’Action Max et a été commise par la firme Worlds of Wonders. Une machine qui utilise des VHS comme support de jeu mais qui ne dispose même pas d’un lecteur intégré, forçant les pigeons se l’étant offerte à faire l’acquisition d’un deuxième appareil (et ça coûtait cher un lecteur VHS en 1985). Le pire étant que les softs sortis dessus rivalisent de nullité et sont tous identiques dans leur déroulement : des gunshoots rigides avançant au rythme de la bande vidéo, la seule « récompense » pour les joueurs masochistes étant leur score final.
En voyant tout ce que le secteur a pu produire comme bouses électroniques infâmes, on prend conscience que finalement, une PS Vita, ce n’est pas si nul que ça ^^
Bonne (re-)lecture à tous !
LordSuprachris