Les tentatives de ce
blog de modéliser les changements du monde parviennent à des idées de plus en
plus simples. Dernière itération :
Ce qui caractérise l’Occident c’est un individualisme
forcené. L’individu ne voit pas plus loin que son intérêt à court terme. Du
coup, il s’en prend à la société, qu'il cherche à exploiter. Or, elle représente son intérêt à long terme. J’en
suis venu à croire que c’était ce phénomène que les Anglo-saxons appellent le
« mal ». C’est aussi ce qui fait que l’Occident est
« rationnel », selon l’expression de Max Weber. Contrairement à
l’Orient, il ne cherche pas à respecter une tradition incompréhensible. Son
action est orientée par un objectif, son intérêt du moment.
Cet individualisme est un parasitisme. S’il a connu un
formidable succès, le capitalisme, c’est peut-être pour une conjonction de raisons. Tout d’abord, la reconstitution d’un tissu
social, après le Moyen-âge, a sorti la société du chaos qui la rendait
incapable d’une action concertée. Ensuite, la science de Galilée et autres, fait d'individus (contrairement à la science moderne qui demande des
bataillons de chercheurs). Enfin, la transformation de tout ceci en résultats
qui ont suffisamment frappé les imaginations pour faire accepter d’énormes
sacrifices humains à la société.
Si je vais un cran plus loin, il me semble que
l’individualisme est lui-même le résultat d’une innovation. L’invention de la
société. En effet, en passant de petites communautés, stables car auto
contrôlées, à de grandes unités, les sociétés, l’espèce humaine a permis à l’initiative
individuelle de s’exprimer. Le parasite est l’agent du changement. En s’en
prenant aux fondations de la société, il la force à réagir, sous peine de mort.
Ce qui ne tue pas renforce.
Il me semble aujourd’hui que le capitalisme devrait
s’essouffler. Car il a épuisé son pouvoir de séduction. En outre, les mesures
qu’il doit prendre pour se faire accepter, ou se développer (sécurité sociale,
éducation…) arment ce qui est contraire à ses principes.
(Le parasitisme est-il le seul agent du changement ? La
Chine, Rome ou l’Amérique en guerre ont été extraordinairement créatives. Leur
créativité était sociale. Il est possible que ce qui rende une société créative
soit l’instabilité - externe (agression, nouvel environnement) ou interne
(parasitisme).)