L'architecture économico-politique générale du Monde est massivement inadéquate pour faire face aux immenses problèmes qui ont pour nom : limitation du réchauffement climatique, résilience nécessaire pour affronter les turbulences, disponibilité d'eau potable, attention à la bio diversité, alimentation de touTEs, accès à l'information pertinente, réduction des blessures contactées pendant l'enfance, promotion d'élites au service de l'autorégulation de la planète, respect de la vie privée, libre circulation des personnes et réduction des exclusions, contrôle des finances, arrêt de la privatisation des armées et des modes de traitement de la pollution, réduction des bureaucraties, féodalités et autres maffia, évolution du droit à la propriété, meilleure prise en compte des genres, justice plus rapide et efficace…
Cette inadéquation s’appuie sur des postulats fortement ancrés qu’il conviendrait de relativiser.
- Le temps linéaire a, au fil des siècles, discrédité le temps cyclique qui est pourtant la marque du vivant. Tout se passe comme si la civilisation technique, issue du néolithique avait envahi toutes les autres sphères et imposé sa frénésie de « toujours plus » qui est en quelque sorte la forme symbolique du temps linéaire. On a fini par perdre de vue l’importance de faire les choses à temps, conséquence du court-termisme. on oublie que chaque progrès a son revers.
- Si l’ère des batailles pour acquérir de nouveaux droits et lois a été une réaction indispensable, face à l’impitoyable de l’asservissement face au progrès ininterrompu des forces et moyens de production, elle est peu efficace pour faire qu’on ne jette pas, par exemple 50 RC de la nourriture produite à l’échelle de la planète, pour qu’on puisse prendre en main vraiment ce qui relève de notre propre pouvoir.
- Si la conquête du monde a permis de mettre à la portée ce qui se faisait à l’autre bout de la planète, elle nous entraîne vers une sorte de mirage du virtuel qui nous pousse à recontacter la réalité. Dans ce sens nous devons réinventer le local comme instance de validation des flux informationnels, comme zone d’attention maximum à son voisin, comme lieu de priorisation des questions.
- Si le calcul différentiel a permis a technologie moderne, nous sommes massivement plongés dans le binaire. Nous avons opté pour une vision déterministe des choses. Or nous savons aujourd’hui que le déterminisme ne s’applique pas en dessous d’une certaine échelle qui est de l’ordre du millimètre. Il semblerait qu’un modèle est pertinent au plan du macrocosme et du microcosme, le modèle fractal.
- Nous devons aussi sortir de la croyance que seul le travail crée de la valeur, et que la nature ne vaut rien.
Tout ceci devrait nous conduire à fournir un effort tout particulier sur l’évolution des mentalités vers une démarche de dialogue et d’écoute des différences, de réduction des violences, d’élaboration de scénarios autour des points d’accords et de traitement des désaccords.