C’était le 16 décembre 2013, à quelques jours de Noël, près du Sapin que Flamby venait d’enguirlander car il n’avait pas suffisamment inversé la courbe du chômage. Et Flamby avait les boules…
Alors il s’abreuvait d’une surprenante sangria à base de curaçao mélangé avec de la Smirnoff. Il buvait à la santé d’Emmanuel Valls revenu d’Algérie et, accessoirement, au 243ème anniversaire de la naissance de Beethoven, un compositeur allemand dont lui avait récemment parlé Angela Merkel, au cours d’un langage de sourds.
Oui Flamby buvait alors qu’il devait embrayer sur un discours pour le 70ème anniversaire du CRIF !
Le CRIF c’est le Conseil Représentatif des Israélites de France ! Le CRIF n’a rien avoir avec le FRIC même si en matière d’argent les Juifs n’ont jamais été en reste pour prêter dans bien des cas cher !
Non, le CRIF est une noble institution, issue de la loi de 1901, donc laïque, et qui fédère près de 75 associations ouvertes à différents courants politiques, sociaux ou religieux. Le CRIF, né en 1944, est l’enfant de la Shoah. Il aura, à son début, sauvé des vies humaines, caché des étoiles jaunes menacées par l’aigle nazi. Oui, une noble institution devant laquelle un discours fantaisiste n’aurait eu pas sa place !
Et pourtant… Flamby se présenta devant un parterre d’israéliens équipés ou pas de kippa et on sentit très vite qu’il n’était pas dans son assiette. Le troisième verre de sangria l'achevait proprement. Il commença par se louer (on ignore à quel taux !) d’avoir amené dans l’enceinte du CRIF sa garde des Sceaux puis, se tournant vers Manuel Valls il lança :
Il va nous quitter pour aller en Algérie !
C’était une première bévue car Manuel revenait justement d’Algérie et c’était pour cette raison (oui, il y aussi Beethoven…) que l’apérodinatoire avait eu lieu.
Le premier flic de France eut tôt fait de recadrer son mentor en lui précisant qu’il revenait du pays de Bouteflika !
Ah, oui, c’est vrai ! Il en revient, reprit confus le Chef de l’Etat, et sain et sauf ! C’est déjà beaucoup !
Deuxième bévue et la plus intense, diplomatiquement parlant ! A l’écoute de Flamby le Ministre des Affaires Etrangères algérien, Ramtane Lamamra, se coupa d’un communiqué immédiat. Il y mit la forme et le fond faisant entendre que Flamby générait une moins-value dans les bonnes relations franco-algériennes et qu’il demandait des excuses.
Pendant ce temps Flamby continuait son discours teinté de craintes : crainte d’un retour de l’antisémitisme, appréhension d’une recrudescence de mauvais humoristes qui imitent Jean Marie Le Pen au nom d'un Dieu donné...
A l’issue de son allocution on lui fit remarquer que son humour avait blessé toute une communauté par-delà la Méditerranée. Sa bourde aurait rouvert des plaies dans le corps douloureux de l’histoire qui unit l’ancienne colonie et son « pacificateur » !
Alors, face à ces réactions d’amour propre, François convint d’apporter des excuses en ce dimanche 22 décembre. Il exprima ses sincères regrets pour l’interprétation qui avait été faite de ses propos et précisa qu’il en ferait directement part au président Bouteflika !
En diplomatie les excuses s’appellent « regrets de voir autrui mal interpréter l’humour » !
C’est dingue ce qu’on leur apprend à l’ENA !!