Non. Elles peuvent avoir un impact sur l'écoutant mais de manière bien moindre que lors d'un rituel. Les musiques spirituelles sont des musiques de l'instant. Elles sont jouées avec l'énergie du groupe et le lien qui a pu se créer avec quelque chose qui est au dessus de nous. C'est la raison pour laquelle elles sont en grande partie composées d'improvisation même si la structure reste fixe. Sorties de leur contexte elles ne peuvent donc avoir le même intérêt.
Un participant à l'atelier m'a ensuite posé la question suivante :
"Pensez-vous qu'il faille que les "musiciens-thérapeutes" viennent vers l'Occident pour apprendre les bases de la psychologie qui jalonnent la pratique de la musicothérapie en Europe ?"
Encore une fois je ne pense pas. Ils ont leur manière de pratiquer bien à eux. C'est quelque chose qu'il font naturellement et qui leur a été transmis. Les faire réflechir à leur démarche selon une pensée psychanalytique serait une erreure. Je pense que c'est à nous d'aller vers eux et d'apprendre d'eux afin de pouvoir intégrer une part de leur pratique dans la prise en charge de nos patients. Nous devons, nous, musicothérapeutes "européens", trop tournés vers le domaine "psy" nous ouvrir à d'autres shéma de lecture. Tout ne s'explique pas par la psychanlyse. Beaucoup de bien peut être fait par des techniques de "musicothérapie musicale" (selon le terme d'Aurelia).
Par contre il m'a semblé nécessaire d'émettre un signal d'alarme concernant les maladies psychiatriques.
Les abus vers la psychanalyse du côté Occidentale sont proportionnels à ceux faits aux techniques de "magie" du côté du Moyen-Orient.
Trop de pathologies lourdes au Maroc sont niées et prises en charge par des marabouts ou Imames.
La maladie psychiatrique étant taboue, elle est souvent attribuée à une simple possession de djinns ou du Chitane (Diable) lui-même. Malheureusement tout ne relève pas de la magie et du désenvoutement.
J'illustrerais ce dernier point par un exemple de prise en charge dans un prochain article.