Troisième édition de Géo-électro, rubrique dans laquelle on se ballade sur le planisphère au grès des cultures électro. Cette fois-ci, cap au Nord avec ce qui se fait de mieux dans les pays scandinaves. Njut !
Les soirées commencent à 18h, les clubs ferment à 3h et la vente d’alcool est monopolisée par l’Etat. Si l’atmosphère nordique n’apparaît au premier abord pas très propice à faire la fête, n’oublions pas que la vie nocturne y est plus longue, surtout en hiver. Une fois celui-ci passé (ou surmonté), l’été scandinave est inégalable. La saison s’ouvre avec le festival Distortion dans les rues de Copenhague, se poursuit avec l’incontournable Roskilde Festival, le Way Out West du côté de Göteborg ou le festival d’Øya à Oslo. Au total un bon ratio d’événements du genre, compte tenu de la faible population de cette région (arrondissons à 25 millions le nombre d’habitants de cette zone géographiquement immense). Alors que la trance infâme de Darude enflammait les dancefloors européens dans les années 90 (rappelez-vous Sandstorm), la Finlande brille aujourd’hui plus au niveau métal. Une vraie culture électro récente s’est construite au Danemark, en Suède et en Norvège.
Commençons par le Sud avec le Danemark.
Le son de Trentemøller a beaucoup évolué, passant d’une électro plutôt sombre à un son tendant vers le rock. Auteur d’un album sorti cette année, Trentemøller se pose en incontournable, au même titre que les excellents Kenton Slash Demon, peu prolifiques mais auteurs de deux morceaux magnifiques, Sun et Daemon.. Jonas Kenton, moitié de ce duo, est aussi membre du talentueux groupe pop danois When Saints Go Machine.
Copenhague est un des haut-lieux de la fête en Europe, avec Culture Box, antre de la techno minimal à la berlinoise. Au mois de mai, le festival Distortion expose des artistes dans les rues de la capitale ou sur des friches industrielles lointaines. En 2013 avait même lieu une soirée du label Ed Banger.
Le festival Distortion a lieu chaque fin de mai dans Copenhague.
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En quittant Copenhague, de l’autre côté du pont de l’Öresund (le plus long d’Europe) se trouve la ville de Malmö, qui fait guise de porte d’entrée dans le Suède. Deux filles originaires de ces deux villes respectives, Kajsa Haidl et Kajsa Lindström (aka Haidl & Lindström), se sont associées et ont produit quelques mixtapes sympa, voyez plutôt :
Malmö ville des soirées illégales dans des lieux informels, Malmö cité des anciennes églises reconverties en boîtes de nuit. Dans le genre underground… Bon, d’accord, Malmö est aussi la ville de Gunther et de son célèbre « You touch my Tralala ».
La Suède n’est pas seulement le pays de Swedish House Mafia et de Avicii, il y a aussi des DJ de talent. Tooli par exemple, et sa house avec des notes funk ; La Fleur, Stockholmoise basée à Berlin ; ou Per Hammar, plus dans le délire techno-house. Dans un genre psyché voire « MDMesque », on vous conseille l’écoute de Slagsmålsklubben (traduction de Fight Club). Enfin comment ne pas citer The Knife, duo électro-pop énigmatique ; ainsi que The Amplifetes, auteur du tube Somebody New repris dans de nombreuses pubs de shampoing.
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Allons plus au Nord. Si la musique expérimentale de Sigur Ros nous évoque l’atmosphère sauvage de l’Islande, il se passe aussi des choses du côté de la Norvège. À Oslo, les tueries ne sont pas seulement au fusil sur les îles mais sont aussi musicales dans les clubs, avec plusieurs DJ de renom. Premier de cordée, Todd Terje est très en vue en cette fin 2013 avec un EP sorti et un set au Pitchfork Festival de Paris. Il a d’ailleurs réalisé un morceau avec Lindstrøm, autre talent norvégien, dans un genre disco un peu rétro.
Cashmere Cat a laissé sa patte sur un EP très réussi l’année dernière, Mirror Maru, et on se lèche déjà les babines pour Wedding Bells, prévu en janvier.
Venu du grand nord, Röyksopp est un duo plus ancien, formé en 1998 par deux natifs de Trømso. Leur succès est venu de suite, avec leur premier album Melody A.M en 2001, sur lequel on retrouve leurs titres phares, So Easy et Eple.
Enfin, on termine par un autre duo au nom opportun, Lemaître (aka Ketil Jansen et Ulrik Denizou Lund qui est à moitié Français). Après un premier EP en 2010, ils lancent Relativity 1, 2 et 3 qui sont vraiment, vraiment, vraiment à écouter. Agressif mais mélodique, pêchu à souhait, Lemaître est un nom à suivre.
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On espère que vous avez assez de son pour ambiancer votre repas de Noël, dans la prochaine édition une nouvelle destination.
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