L’hybridation est le résultat parfois heureux du mariage de la carpe et du lapin, une stratégie créative très souvent stimulante pour des marques au parcours trop linéaire, pour des produits dont la perfection admise et reconnue par tous peut ennuyer. Dans le dessein de créer un twist hybridé, l’agence en communication visuelle Brandpower s’est amusée à accoupler deux icônes automobiles du siècle dernier pour donner naissance à un véhicule rétro-futuriste qui ne manque pas d’allure.
Dotée d’une proue de Porsche 911 et d’une poupe de DS 21, cette automobile est l’assemblage du talent de deux grands constructeurs mais aussi de deux cultures, l’une française, l’autre germanique : l’indéniable élégance d’un côté et la rigoureuse technicité de l’autre.
Au-delà de cette esquisse esthétique, pur bonheur pour les yeux d’un amateur de belles caisses, on rêverait que la Citrorsche ou que la Porschroën soit l’enfant d’adoption qui rapprochent les deux constructeurs invités à inventer l’avenir automobile de l’Europe, deux constructeurs associés pour « ventoliner » un secteur asthmatique qui recule ou stagne au mieux et aligne des usines en surcapacité industrielle et des marques généralistes et moyen de gamme en surnombre.
Comment ces marques vont-elles résister aux nouveaux entrants chinois, les Great Wall, Chery, FAW, SAIC, Dongfeng, Geely, BYD, BAIC, etc., qui cherchent à se faire un nom sur le marché international ? Certes, des constructeurs à qui il manque encore des paramètres majeurs — technologie, design, sécurité — pour devenir de vrais compétiteurs mondiaux mais qui lorgnent sur des industriels européens (Renault, Opel, Fiat, Peugeot…) affaiblis en les rachetant pour récupérer brevets et savoir-faire. La Chine produit déjà 20 millions de véhicules, contre 18 millions pour l’Europe et 14,5 millions pour les Etats-Unis. Les constructeurs du Vieux Continent auraient intérêts à concubiner pour mettre au monde des automobiles qui dansent le twist sur le marché international…
Image : © Brandpower