REVIEW - Tours est à coup sûr la capitale musicale de la Région Centre. Si vous avez déjà un jour entendu parler d’As de trèfle, Blankass, EZ3ekiel ou encore Boogers, sachez qu’ils sont tous originaires d’Indre-et-Loire. C’est pour valoriser cette dynamique que Le Temps Machine est né. Orpheline du Bateau Ivre, cette scène Tourangelle accueille à son tour de nouveaux talents. Cette fois, c’est pour voir revenir Fumuj, d’autres enfants du pays, que nous y avons rendez-vous.
Bad Billy, encore un groupe made in Tours, assure la première partie. Ville étudiante oblige, les plus jeunes étaient aux premières loges, délaissant le fond de la salle au profit des plus anciens.
Le groupe débute le set par deux morceaux plutôt calmes. La scène est plongée dans la lumière rouge et les spectateurs commencent déjà à se mettre dans l’ambiance. Jean-Gatien, le chanteur, annonce alors l'enchaînement de plusieurs chansons qui “font remuer du genou”. Les jeunes keupons se mettent alors à headbanguer (pour les plus softs) ou à pogoter (pour les plus ardus). C’était d’ailleurs l’occasion pour l’un d’entre eux de se fracasser le nez sur l’épaule d’un de ses potos. Bad Billy c’est un rock hargneux, parfois adouci lorsque le chanteur attrape sa trompette. Une belle découverte avec un premier album prévu pour début 2014, à découvrir.
Le temps de réorganiser la scène, soigner les blessés et prendre un petit remontant (un petite bière ne fait pas de mal¹… si ?), Fumuj débarque. Le concert ne commence pas aussi brutalement que leur album, le groupe a décidé de débuter par “I Pledge Allegiance”. Très bon choix que cette chanson qui monte en puissance pendant un peu plus d’une minute pour finalement exploser sur les “Fuck That” de Pierre (aka MC Miscellaneous). La suite n’est pas dégueu non plus avec “Angry Speakers”, un concentré de puissance et de rage. La foule, déjà conquise, s’embrase : Fumuj joue à domicile ! D’ailleurs, la complicité avec le public tourangeau qui les suit depuis leurs débuts est évidente.
Depuis quelques années, le groupe nous a habitués à son show adapté aux sourds et aux malentendants. Ce soir, pas d’accessoires sensoriels (jeux de lumières, colonnes vibrantes, écran interactif…), uniquement la traduction des paroles en langage des signes par Laëty. La puissance des textes et des rythmes sont traduits en une énergie corporelle ultra communicative. D’ailleurs, le groupe précise entre deux morceaux que certains sourds sont venus ce soir pour leur premier concert.
Même si les six acolytes viennent présenter leur dernier album éponyme, ils ne délaissent pas pour autant les chansons des opus passés. Ainsi, nous avons droit à l’excellente “We Live In”. La fin de concert approche, les garçons (et la fille !) ne sont toujours pas HS et entament “Aroma”. Ce titre est sans doute l’un des plus représentatifs de la multiplicité des influences du groupe. Un savant mélange de sons ultra rock à la RATM, agrémentés d’une pointe d’électro, le tout guidé par le hip hop de Miscellaneous. Après trois minutes de surexcitation générale, Fumuj enchaîne avec “Play Or Die”, ils ne pouvaient pas partir sans la jouer.
Tellement à l’aise avec leur public, ils reviennent pour nous offrir de nouveau “Angry Speakers”, pour un rappel explosif, la première fois n’étant pas à leur convenance. Du très très lourd. Vinyle en main, nous pouvons donc repartir de la citée tourangelle en espérant que l’aura locale que dégage le groupe se propage à travers l’hexagone dans les mois à venir…
(1 : à consommer avec modération, bien entendu !)